Atlas des paysages

de la Corse

Concept & outils

1 - Les approches du concept, problématiques et perspectives

Le paysage d’une région peut être considéré comme sa carte de visite. Il reflète les choix de la société qui l’habite et illustre en « grandeur nature » la culture, les richesses et les faiblesses du territoire. La connaissance des paysages constitue donc un gage de qualité indispensable pour l’aménagement – qu’il soit public ou privé – de ce territoire ou de ses sous-ensembles.

Dessinés au fil des temps au gré des contraintes naturelles par les transformations dues à l’homme et à ses activités économiques, les paysages ont subi au cours du 20e siècle de profondes mutations qui ont bouleversé certains équilibres : extensions urbaines et péri-urbaines, constructions de bord de mer, infrastructures énergétiques, déprise rurale, ouverture de nouvelles routes et de pare-feux, etc.  La fin du 19e et le début du 20e siècles avaient été marqués par les premières lois de protection du patrimoine architectural et naturel (lois de 1893, 1906, 1913). Ces dispositifs juridiques, toujours en vigueur aujourd’hui, ont permis de conserver visibles à nos yeux nombre de monuments, hauts lieux, perspectives et points de vue pittoresques, en les préservant d’aménagements ou de remaniements  de qualité médiocre. La fin du 20e siècle et l’accélération des processus de mutation des paysages à grande échelle ont montré la nécessité de préserver aussi le cadre de vie, et en particulier la qualité des paysages du quotidien. La loi « Paysage » de 1993 a ouvert cette voie, en demandant un plus grand respect du paysage dans les documents et opérations d’urbanisme ou d’aménagement comme dans les permis de construire. Depuis 1995, la loi « Barnier » relative au renforcement de la protection de l’environnement, prévoit quant à elle la participation des Départements et des Régions à la connaissance des données sur le patrimoine naturel et paysager, par la constitution d’inventaires aux fins d’une meilleure gestion. Ces deux textes traitent du même sujet sous deux angles complémentaires : pour mieux respecter, il faut bien connaître, bien comprendre et pour cela être acteur dans la fabrication des outils de connaissance.

Par ailleurs, depuis le début du 21e siècle, l’émergence de nouveaux enjeux sociétaux et l’intégration progressive du droit européen ont placé la notion de paysage au cœur de la culture de notre continent. Ainsi, selon des principes de la Convention européenne du paysage, les pays signataires sont tenus d’inventorier leurs paysages dans un souci d’aménagement, de gestion ou de préservation. Dans le même temps, la prise en compte des enjeux de développement durable a favorisé l’essor d’approches pluridisciplinaires associant l’économie, la dimension sociale et l’empreinte environnementale au service des territoires – la connaissance fine de ceux-ci constituant un préalable à toute intervention. La nécessité de bien connaître les paysages pour mieux aménager l’espace habité ou resté naturel demeure  une constante essentielle.

Pour construire les paysages de demain, une culture paysagère partagée est à élaborer au sein des territoires : c’est la vocation des atlas de paysages.

2 – Les moments de la prise en compte du paysage

1 – La reconnaissance paysagère

L’approche du paysage commence avant toute chose par l’exploration sensible des lieux et des sites. Lors de la reconnaissance paysagère, on devient soi-même acteur du « paysage-expérience ». Cette démarche est indispensable à la prise en compte du paysage dans tout projet. Pour mieux enraciner la lecture du paysage, il est souvent important de partir à pied sur le terrain, l’esprit libre, sans se soucier d’analyse scientifique ou de répondre à une demande précise concernant un projet. Ces connaissances « savantes » risquent en effet de perturber l’appréciation sensible des lieux, alors qu’à l’inverse, le croquis, la photographie, l’écriture, la cueillette contribuent à fixer les impressions et les émotions. Afin de réaliser le présent atlas, les paysagistes sont partis à la découverte des paysages de la Corse, accompagnés par une architecte, un photographe et un ethnologue écrivain. Grâce à ces regards croisés, enrichis par les rencontres multiples avec des acteurs locaux lors des ateliers de concertation cartographiques, les illustrations et les textes ont pu s’inscrire dans l’expérience sensible du paysage.

 

2 – L’analyse paysagère

Cette étape vise à comprendre et à formuler ce qui fonde l’identité des motifs, des sites et des paysages préalablement explorés. Elle permet d’identifier, de localiser et de nommer les ensembles paysagers ainsi que les unités qui les composent. Cette analyse prend appui sur les données scientifiques qui nous aident à mieux comprendre la nature et les évolutions de l’espace concret ainsi que les représentations culturelles dont il est l’objet. Les dynamiques géologiques, géomorphologiques et biogéographiques étudiées par les sciences de la nature, tout comme les dynamiques urbaines, sociales et historiques mises au jour par les sciences humaines, éclairent cette phase de la démarche. Les motifs, leurs enchaînements et leurs évolutions sont décrits et représentés notamment sous forme de coupes, de cartes ou de blocs diagrammes. La consultation de nombreuses archives écrites ou photographiques, ainsi que les échanges avec des spécialistes de différentes disciplines, ont nourri la description des entités paysagères et de brèves monographies thématiques portant sur l’ensemble de l’île. La carte des structures en est largement issue.

3 – Les orientations paysagères et le projet d’aménagement

Ils constituent l’étape qui fait suite à l’atlas dans la démarche de projet. En aucun cas les éléments tirés de ce document ne pourront se substituer à l’argumentation et à l’élaboration du projet de paysage. Même si elles fournissent une base de réflexion, les descriptions et analyses rassemblées dans l’atlas doivent être prolongées par une analyse plus fine du terrain d’étude, dont découleront l’identification des orientations paysagères puis leur traduction formelle dans le projet d’aménagement. Souvent cartographiées à une échelle plus précise que le 1/50 000° de la carte des paysages, les orientations paysagères font souvent l’objet d’une représentation et d’une formulation spécifiques.

Tout projet doit s’inscrire dans la dynamique des paysages. Il ne peut exister de réel projet de paysage sans une prise en compte de la relation sensible que l’on entretient avec l’espace et la nature. L’atlas sert de point d’appui et de départ à ce processus de projet qui se doit d’avoir un sens avant d’avoir une forme. Le terme de sens étant compris ici sous ces trois aspects :

  • le sensible : qu’est-ce que le projet va pouvoir procurer comme sensations, comme émotions ?
  • la dynamique : dans quelle direction le projet va t-il se développer, sous quelle forme ?
  • la signification : que dit et que raconte le projet de la nature et de l’espace, mais aussi des idées et des intentions liés à la commande ? Permet-il de mieux lire et comprendre les lieux, les sites et l’horizon ?

Le schéma d’intentions s’accompagne souvent de la rédaction de principes généraux qui synthétisent en quelques points les grandes orientations et thématiques des orientations paysagères. Ce cadrage doit être le fruit d’une concertation large, impliquant notamment les élus locaux et les habitants. A ce titre, le réseau mobilisé lors des ateliers de concertation cartographiques pourrait être à nouveau sollicité afin de permettre une prise en compte des paysages et une appropriation sociale des projets. Cette stratégie partagée fonde les documents d’urbanisme et les projets de mise en valeur touristique des communes.

4 – Le projet d’aménagement

Le projet proprement dit n’arrive qu’au terme de cette démarche. Il met en forme et en matière les intentions paysagères. Il peut être mimétique et s’effacer, ou bien au contraire, s’affirmer en contre-point des lieux ou du site. Dans tous les cas, cette dernière étape prend la forme d’une greffe qui ne peut réussir que si le greffon – le projet lui-même – est bien adapté au porte-greffe – le pays, le territoire, le site, le lieu.

3 – Les emboitements d'échelle

1 – L’unité paysagère

Dans l’atlas de la Corse, les unités représentent des subdivisions d’ensembles de paysages plus vastes, eux-mêmes regroupés en types de paysages. L’unité de paysage forme donc l’élément de base de l’atlas, et à ce titre elle a vocation à fournir une échelle de référence pour les projets territoriaux. Elle a été identifiée sur le terrain, validée dans les ateliers de concertation cartographique sur la carte au 1/25 000°, puis retranscrite sur la carte des paysages au 1/50 000° – ces cartes étant réduites au 1/75 000° dans l’ouvrage.

Chaque unité correspond à une entité de convergence, tant du point de vue des structures géographiques, qu’au regard des grands caractères du paysage, des ambiances perçues, des caractéristiques du couvert végétal, de l’occupation du sol, des usages et de l’histoire humaine. Elle se définit par un nom propre d’ordre géographique, suivi d’un toponyme qui l’identifie. Les limites spatiales et la dénomination de l’unité tiennent compte de l’ensemble des données prises en considération, mais aussi de l’expérience sensible des auteurs de l’atlas, et de la connaissance que les habitants ont de leur territoire, telle qu’elle s’est exprimée dans le cadre des ateliers de concertation cartographique.

Les villes apparaissent à l’échelle 1/50 000e sur la carte des paysages. Cependant les unités des paysages urbains ont fait l’objet d’un travail spécifique cartographié. Une reconnaissance attentive du tissu urbain et des ambiances perçues sur le terrain, ainsi qu’une approche de l’histoire des villes et de leurs quartiers à travers les cartes et documents de planification, ont permis d’identifier et de qualifier ces entités. Cependant les dimensions des villes corses ne permettent pas de les représenter toutes à la même échelle. Si une échelle commune au 1/10 000e a été retenue (sous forme de carte annexe), dans l’ouvrage ces cartes sont réduites afin d’en faciliter la lecture.

Chaque unité répertoriée dans l’atlas fait l’objet d’une courte description écrite, qui s’appuie sur une sélection de photographies représentatives de l’entité considérée.

 

2 – L’ensemble de paysage

L’ensemble regroupe les unités de paysages. Ses limites géographiques, qui peuvent être reportées sur une carte au 1/200 000°, sont déterminées par le sentiment d’appartenance à une micro-région qui possède souvent une longue histoire. En ce sens, l’ensemble correspond généralement à une entité culturelle reconnue et revendiquée. Il porte la plupart du temps un nom familier. Ce toponyme est souvent hérité des anciennes pieves d’Ancien Régime, ces subdivisions territoriales à la fois administratives, judiciaires et ecclésiastiques, qui gardent une réalité physique et culturelle dans le territoire de la Corse actuelle.

Le répertoire des ensembles de paysages constitue la porte d’entrée de la description des paysages de l’atlas. Chacun d’entre eux fait l’objet d’un chapitre contenant :

  • une description écrite qui dresse le portrait de l’ensemble,
  • une sélection de photographies commentées qui l’illustre,
  • un extrait de la carte des paysages sur lequel figurent les toponymes principaux du relief, de l’eau, des grands boisements, des principaux bourgs et villages, ainsi que les limites des unités paysagères,
  • un bloc diagramme mettant en relief la carte des paysages.

 

3 – Les types de paysages

La typologie des paysages permet de regrouper les ensembles en « familles », caractérisées par les mêmes grands traits géomorphologiques et processus d’évolution. Les types sont représentés sur une carte  au 1/500 000°, ce qui donne une vision synthétique des grands paysages de la Corse. Cette représentation met bien évidence l’architecture générale de ces paysages, fortement appuyés sur la charpente du relief. Certains types, comme les massifs littoraux, font ressortir des caractéristiques propres à certains ensembles.

L’atlas distingue ainsi huit types de paysages, décrits chacun dans un chapitre spécifique. A une autre échelle, les unités de paysages urbains sont également regroupées en types qui renvoient plus à  l’histoire des villes et du tissu urbain qu’aux structures du relief.

4 - Les outils de la représentation

1 – La carte des paysages

La carte des paysages permet de rassembler et de partager en une seule et belle image des impressions dispersées sur le vaste territoire de la Corse. Réalisée au pastel et au crayon de couleur à l’échelle du 1/50 000°, elle a été retravaillée à l’ordinateur pour en contraster certaines textures et y suggérer le relief par un ombrage approprié. Cette carte est à plusieurs titres l’une des pièces maîtresses de l’atlas.

Bien que vue du ciel, la représentation tente d’offrir l’évidence d’un premier contact avec l’île.  L’absence de légende évite les allers et retours fastidieux entre l’image et le texte : ainsi l’attention peut se porter directement sur la qualité des lieux, des milieux et des sites, tout en suggérant les caractères et les limites des unités et des ensembles de paysage. Sous des allures d’objectivité, la carte est orientée. Elle rehausse des motifs qui, sur le terrain, ont été notés comme importants, ou sur lesquels se portent des enjeux ou des menaces plus ou moins prégnants – comme par exemple les clairières cultivées perdues dans le maquis ou les zones humides au creux des vallons et des vallées.

Avec la carte IGN au 1/25 000°, cette carte des paysages a été le support des échanges dans les ateliers de concertation cartographique. La présentation sous forme d’affichage ou de projection des premières esquisses de la cartographie a contribué à faire naître une image partagée des paysages. Elle a aidé par exemple à fixer les noms et les limites des ensembles et des unités paysagères. La qualité plastique du document a également contribué à maintenir la focalisation des échanges sur la valeur des paysages perçus sur un mode sensible.

Enfin, le 1/50 000° est une échelle moyenne qui permet de produire à la fois une vision d’ensemble de la Corse, et une vision spécifique des sites sur lesquels s’engagent des actions de mise en valeur, de protection ou de recommandation en termes d’aménagement. La carte des paysages, enrichie par l’ajout de la couche de la carte des structures, pourra ainsi servir sous différentes formes (poster, dépliants, publications, projections, expositions) à des actions de médiation qui seront mises en œuvre sur le territoire.

 

2 – Le texte

Le texte propose une description à la fois savante et sensible des paysages de la Corse. Sans la formulation des qualités qui fondent un paysage, il est difficile de prendre celles-ci en compte dans le cadre d’un projet. Les métaphores utilisées, les images et les correspondances sont autant de sources d’inspiration pour mieux intégrer la « matière paysagère » dans les programmes d’aménagement.

Concrètement, la présentation de chaque ensemble comporte quatre sous-parties :

  • une description générale et synthétique de l’ensemble considéré,
  • une description sommaire de chacune des unités composant cet ensemble,
  • une revue non exhaustive des motifs et enjeux propres à l’ensemble,
  • une bibliographie.

Les descriptions des unités et des ensembles se fondent sur le croisement de plusieurs sources de connaissance :

  • celle née de l’expérience sensible du rédacteur et des autres membres de l’équipe chargée de la réalisation de l’atlas, de leur longue fréquentation du territoire insulaire et de ses paysages ;
  • la connaissance des sites partagée avec des acteurs locaux dans le cadre des ateliers de concertation géographique ;
  • les analyses spécifiques produites par les paysagistes de l’équipe ;
  • un large fonds bibliographique et documentaire, allant de la littérature aux études spécialisées (historiques, géographiques, naturalistes…), en passant par les ouvrages de vulgarisation, les guides de « pays » ou de voyage, ou encore les chartes d’aménagement locale. Mention particulière doit être faite aux Diagnostics paysagers des départements de Corse-du-Sud et de Haute-Corse, publiés  respectivement en 1999 et en 2003 : ces études détaillées réalisées par le CETE Méditerranée ont fourni une très riche base d’analyses et de contenus que l’atlas s’est efforcé d’intégrer, tout en les dépassant.

De nombreux extraits d’œuvres littéraires, de récits de voyages ou de textes plus savants évoquant   les lieux de l’île sous l’angle du paysage viennent ponctuer la présentation des ensembles. Outre leur fonction illustrative, ces citations, tirées principalement d’ouvrages publiés au 19e siècle ou au tout début du 20e, témoignent d’une certaine « intemporalité » des paysages corses. Malgré les transformations importantes que le territoire a connu, et que les textes souvent mettent en exergue, on retrouve dans ces évocations des éléments constitutifs d’une forme de pérennité ou de permanence qui contribue à donner leur valeur à ces paysages.

D’une manière générale, le registre d’analyse répond au cadrage global de l’atlas. Suffisamment précis et détaillé pour donner des clés de lecture paysagère à l’échelle des ensembles et même des unités, il garde la hauteur indispensable à un outil qui a vocation à offrir une « porte d’entrée » dans la problématique des paysages au niveau de la région Corse et de ses micro-régions.

 

3 – La photographie et le croquis

La photographie reste l’un des modes de représentation les plus utilisés pour exprimer les paysages. Ceux de la Corse sont particulièrement photogéniques. Toutefois, on ne retrouvera pas ici les habituelles vues aériennes ou panoramiques qui, à force d’être dupliquées dans les pages des magazines et des « beaux livres », ont fini par figer l’image de « l’île de beauté » dans un stéréotype.   Le choix de photographies reproduites dans l’atlas a cherché à éviter les clichés, pour s’efforcer plutôt de saisir et de révéler, en une ou plusieurs vues, ce qui fait le caractère et l’esprit des paysages regroupés en unités ou en ensembles. Pour « faire paysage », la photographie doit remplir plusieurs caractéristiques : posséder un premier plan qui l’ancre dans le sol et le territoire ; révéler une cohérence et une harmonie des motifs constitutifs pour donner une lisibilité ; évoquer les lointains par l’image de l’horizon, qu’il soit marin ou terrestre…

Bien que l’image et l’écrit soient en étroite interrelation, les vues retenues ne se réduisent pas ici à des illustrations du texte, pas plus que ce dernier n’est un commentaire des photographies. Chacune de ces dimensions porte un sens indépendamment de l’autre, et c’est leur rapprochement qui donne sa profondeur à la description des paysages. Par ailleurs, tout comme le texte, les photographies proposent un niveau de lecture cohérent avec l’ambition générale de l’atlas : il ne s’agit ni de dresser un inventaire exhaustif des paysages rencontrés, ni de traquer la « vue pittoresque », mais de mettre en évidence – quitte à les illustrer parfois par un détail d’un paysage – des grandes lignes de force à l’échelle de la région ou de la micro-région.

 

4 – Le bloc diagramme

Le bloc diagramme fait converger les avantages de plusieurs modes de représentations. Sa tranche dessine une coupe déformée par la perspective. Elle permet d’apprécier les hauteurs et les longueurs, et ainsi de représenter la complexité du relief de la Corse avec plus de réalisme que ne le font un plan ou une carte, qui proposent une représentation schématique en deux dimensions. Le bloc diagramme, en somme, rend une lisibilité au relief. Il aide à comprendre les logiques topographiques qui président aux limites d’unités et d’ensembles de paysages.

Chaque bloc peut être vu comme le dessin d’une maquette, c’est-à-dire un objet cernable et maîtrisable représentant le réel à petite échelle. Il évoque l’extraction d’un morceau de terre, comme un bloc de matière sorti de la croûte terrestre par carottage : à travers cette image on extrait symboliquement et temporairement un morceau de pays pour simplifier le discours, l’éloigner de la complexité des multiples relations, le rendre préhensible et compréhensible. Le bloc devient un objet que l’on peut prendre dans la main, faisant sortir le monde de sa complexité.

Les cartes de la Corse : de la représentation d’un espace géographique à la représentation d’un espace sensible

 Le travail sur l’Atlas des paysages de la Corse nous a conduit à nous interroger sur la représentation d’un territoire singulier : l’île. En ce bout de terre dans la mer, existent et subsistent des représentations anciennes de paysages, témoignant à la fois de l’existence d’un regard exogène porté sur cette île en Méditerranée, mais aussi d’une représentation endogène, liée à une spécificité culturelle de l’espace insulaire situé entre France et Italie.

De nombreuses cartes géographiques permettent de restituer la Corse dans la mer Méditerranée, d’en détailler la topographie et l’occupation humaine. Elles représentent l’archivage d’un savoir à une époque donnée. Elles traduisent une vision extérieure, associée bien souvent à un souhait de maîtrise des configurations insulaires (préoccupation intéressée des marchands navigateurs ou d’administrateurs qui souhaitent mettre en valeur ses potentialités) et à la quête d’une connaissance scientifique. On peut citer la carte de Ptolémée qui recense les « feux » insulaires (dans Ptolemei Geographia, véritable traité de géographie daté du 2e siècle après J-C), la carte génoise de Leandro Alberti (Descrittione di tutta Italia,1567), celle de Jaillot (1738), ou encore le Plan terrier établi lorsque l’île est devenue française (1771-1796).

Cependant, s’interroger sur la pluralité des lieux dans l’espace de l’île implique une approche intégrant les acteurs de l’espace traditionnel, même si l’entité insulaire peut être perçue comme un simple découpage entre territoires de mer et de montagne,  et même si, dans la langue, se font face i piaghjinchi (ceux qui occupent la plaine et le bord de mer) et i muntagnoli (ceux qui habitent les montagnes).

Sous l’ère génoise, l’île était constituée d’un ensemble de mondes multiples et séparés, une image qui restera ancrée dans les mentalités. L’espace s’est alors structuré sur la base des pieve1, unités administratives épousant elles-mêmes assez étroitement la découpe des nombreuses vallées, dont les limites physiques seront pendant longtemps difficile à dépasser. Et ces multiples espaces d’ordre administratif et géographique se superposent : les vallées se dessinent depuis les montagnes, lesquelles donnent à l’île sa forme où le littoral s’inscrit. L’île est divisée en deux grandes régions, l’En-Deçà-des Monts et l’Au-delà-des Monts, que séparent la grande chaîne de montagnes insulaire.

A partir de ces multiples mondes, comment témoigner de la perception sensible du territoire et en organiser la visibilité ? Il existe dans l’île une carte singulière, une représentation qui traduit la perception globale d’un territoire : la carte de la spalla (omoplate du mouton)2 :

Comme d’autres populations du pourtour de la Méditerranée, les anciens Corses, principalement les bergers, lisaient l’avenir dans une omoplate de mouton sur laquelle étaient préfigurés et ordonnés des zones ou territoires géographiques, en référence au monde vivant. Le berger (u pughjale) était placé au centre de ce dispositif spatial, à mi-chemin entre les deux parties extrêmes de l’os : une situation qui permettait de dominer les deux versants de cet espace configuré. Sur l’un des côtés, on trouvait u fucone (le foyer, ce qui est lié à la maison), a muntagna (la montagne), a scaffa (la planche sur laquelle on égoutte les fromages), a piaghja (la plage, les basses terres littorales). Et de l’autre côté, a callaghja qui met en relation les deux versants, a macchja (le maquis), a ghjesa (l’église), u mare (la mer), a sima (la poutre faîtière de la maison).

Ainsi l’espace géographique du berger était-il traduit en référence à la fois aux limites du monde et à l’espace quotidien (le maquis, a scaffa). Cette représentation se basait sur l’expérience sensible, le parcours de l’éleveur, « une géographie qui traduit une intelligence quotidienne du monde, une géographie autant vécue que pensée » et place cet univers perçu « devant les yeux, et sous la main »3. Toutes les composantes physiques de l’île y sont figurées : la montagne et la plaine (lieux   de transhumance) bien évidemment, mais aussi l’espace littoral, la mer, la plage qui ne font pas partie de l’univers du berger, par principe montagnard. A travers cette représentation géographique d’un monde, apparaît une conscience de la réalité du territoire de l’île toute entière.

Cela amène une dernière remarque, sans doute la plus porteuse de sens : où que l’on soit, où que l’on se positionne, l’espace de l’île est toujours construit mentalement. Ainsi, s’il existe une opposition entre a casa (la maison) et e fora (le dehors, l’ailleurs), « hè fora » (« il est dehors ») traduit tout à la fois la position de celui qui se tient au-dehors de la maison mais aussi au-dehors de l’île. La représentation du paysage de l’île est de l’ordre de la matrice originelle, et au-delà de cet espace concret, de ce monde fini, existent des zones opaques où s’exercent des forces surnaturelles que l’on désigne par l’expression : « cose di l’altru mondu » (choses de l’autre monde). Ce n’est pas sans rappeler que, dans la langue corse, le parcours est rendu par le mot girà (tourner). On parle de girà mondu (parcourir le monde) ou girandulà (vadrouiller) ; et l’emploi de ce mot suppose un retour (puisqu’on tourne), donc un espace fini.

 

1- Alain Graziani écrit à propos de la pieve : « C’est à l’origine l’église principale, située au centre de chaque bassin fluvial de quelque importance, correspondant soit à une vallée bien individualisée, soit à la partie haute, centrale ou basse d’une vallée, soit à plusieurs vallées convergentes, soit enfin, dans le Cap-Corse, à plusieurs vallées courtes collatérales » (Notes et traduction de Description de Corse d’A. Giustiniani, Ed.Piazzola, Ajaccio,1993 , introduction).

2-  D’après Georges Ravis-Giordani, Pieve e paese : communautés rurales corses, CNRS.

3- J.M. Besse, Face au monde, Desclée de Brouwer, 2003.

5 - Motifs & structures

1 – Le motif de paysage

Les peintres impressionnistes se rendaient « sur le motif » quand ils allaient peindre en plein air d’après nature. Comme le motif d’une phrase musicale qui entre dans la composition d’une œuvre, le motif de paysage participe à l’œuvre globale qu’est le paysage. Il désigne un élément ou un ensemble d’éléments ayant une valeur du point de vue du paysage et de l’esprit des lieux. Tel un mot dans une phrase, il peut se définir comme une particule élémentaire, ou un ensemble de particules élémentaires observables et modulables au sein d’un espace considéré sous l’angle du paysage. Le motif – un terme qui vient du verbe mouvoir – est en relation avec le mouvement, l’émotion et la motivation.

Tout ce qui se présente au regard n’est pas d’emblée un motif. Certains éléments de paysage n’ont pas encore acquis ce statut, par manque de reconnaissance culturelle partagée. Tous les éléments observables possèdent sans doute des potentialités paysagères, mais la qualité de « motif d’intérêt paysager » exige deux pré-requis : une reconnaissance sociale et l’appartenance à un ensemble harmonieux et lisible d’éléments apparaissant liés les uns aux autres. Un pont, une rivière, une prairie, un verger, ne constituent pas un véritable paysage pris séparément. En revanche, réunis et assemblés selon une certaine structure, ces motifs peuvent devenir paysage.

Les motifs de paysage, très nombreux, vont des plus modestes aux plus monumentaux. La carte des motifs et des structures reprend les plus significatifs d’entre eux. L’atlas a ainsi construit une typologie qui les regroupe par grandes familles :

  • les motifs du relief,
  • les motifs côtiers,
  • les motifs liés à l’eau,
  • les motifs de la végétation,
  • les motifs du construit,
  • les motifs des réseaux,
  • trajets et points de vue.

 

Tous ces éléments qui se présentent à l’observateur n’ont pas la même importance ni ne présentent les mêmes enjeux. C’est pourquoi l’ouvrage distingue les motifs à mettre en valeur, les motifs à créer, les motifs à protéger et à préserver, les motifs à améliorer, les motifs à surveiller et les motifs à reconquérir. A chacune de ces catégories correspond une couleur sur la carte des motifs et des structures.

 

2 – Les structures paysagères

Parmi les motifs du paysage, il en est souvent un qui prédomine et qui devient, par la force des choses, le motif fédérateur ou l’emblème du paysage observé. Il arrive aussi qu’il écrase de tout son poids esthétique ou médiatique d’autres éléments plus caractéristiques du lieu, mais non reconnus du public parce que moins pittoresques, moins évidents ou moins valorisés. Ces motifs emblématiques, même très voyants, ne suffisent pas, à eux seuls, à faire paysage. En réalité, ils ne signifient rien, s’ils ne sont pas portés par une structure paysagère reconnue et parfaitement lisible. Ce sont les motifs de la structure paysagère qui donnent le « sens » général du territoire.

Ces structures qui fondent l’identité des paysages recouvrent la plupart du temps celles de la géographie physique et humaine. Aujourd’hui encore, elles sont révélées par l’empreinte laissée dans l’espace par des siècles d’occupation des sols et de travaux des communautés humaines, lorsque la nature des lieux « obligeait » l’homme à s’adapter à son environnement par nécessité. Le paysage d’aujourd’hui est la résultante de cette « obligeance » passée, tout comme le paysage de demain sera le résultat de l’obligeance de notre époque envers ces structures référentes et fondatrices.

La structure paysagère peut ainsi être considérée comme le mode d’agencement morphologique des motifs constitutifs d’un paysage. Cette organisation est à la fois une construction géographique et une construction culturelle. L’analyse structurelle permet d’identifier les grandes lignes de force d’un paysage, sur lesquelles viennent s’inscrire des motifs de détail. Elle vient en souligner les qualités majeures qui pourront être ensuite nuancées, confortées ou complétées. Au moment de l’élaboration d’un projet, il importe d’évaluer correctement le poids de la structure paysagère de départ, pour voir, en fonction des finalités poursuivies, s’il est possible ou non de la modifier, de l’infléchir, ou si elle représente au contraire une contrainte absolue. Les directives paysagères de la loi « paysage » de 1993 permettent en principe de protéger des structures paysagères instables.

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