Atlas des paysages

de la Corse

6.03 - Plaines et piémonts de Porto-Vecchio

Les communes de l'ensemble paysager

Lecci,Porto-Vecchio, Sotta, Zonza, Conca, San-Gavino-Di-Carbini

Les principaux reliefs qui arment l’extrême sud de l’île s’écartent de la mer à hauteur de Porto-Vecchio. Dans l’espace ainsi dégagé s’est développé un ensemble de plaines littorales et de collines peu élevées, étiré entre les montagnes et le littoral. Ce système de plaines alluvionnaires arrosées par trois rivières – le Cavu, l’Osu et le Stabiacciu – et de nombreux ruisseaux, s’adosse à l’ouest aux versants boisés du massif de Cagna-Ospedale. Au sud-est, il s’écarte un peu de la côte dont le séparent les versants littoraux de la Chiappa, pour suivre la faille conduisant à Figari. La limite nord correspond à la première crête des vallées de Bavella : au-delà le passage se resserre entre les montagnes et le rivage, la RN198 en direction de Bastia s’engage dans un étroit couloir sinueux au plus près de la côte (1).

Les hauteurs de l’Ospedale offrent des points de vue aériens sur la microrégion qui s’étend à leurs pieds. Inversement, les vues d’en bas bénéficient d’une exceptionnelle toile de fond, avec l’arrière-plan des aiguilles de Bavella, de l’Incudine et autres sommets emblématiques, enneigés jusque tard dans l’année (2).

Les ondulations douces du relief, d’une part, l’importance et la diversité des motifs liés à l’eau, d’autre part, sont deux traits caractéristiques de ce paysage. La présence de l’eau douce ne s’inscrit qu’en filigrane à l’intérieur des plaines : celles-ci apparaissent même très sèches, avec leurs étendues de landes, leurs boisements de chêne-liège (3), et ponctuellement quelques cultures irriguées dérobées aux regards ; la plaine du Stabiacciu fait exception en accueillant de nombreuses prairies verdoyantes (4).

Bien que l’élément aquatique lui-même semble absent, car les débits constants des cours d’eau restent souvent souterrains, les sédiments alluvionnaires plus ou moins récents sont toujours très visibles dès que l’on approche ou traverse une rivière. Les régimes de crues retracent de façon brutale les dessins variables des lits majeurs, soulignés par des amoncellements de galets roulés, et plus rarement par des ripisylves constituées d’espèces pionnières tels que les saules.
L’eau ne réapparaît qu’à la rencontre avec la mer, aux embouchures des rivières et dans le chapelet d’étangs et de zones humides qui occupe une grande partie de la bande côtière. Sur cette façade littorale très découpée, la géométrie complexe des lagunes, les affleurements granitiques érodés aux silhouettes arrondies, le feston de pointes rocheuses alternant avec des baies ourlées de plages de sable blanc, créent des paysages remarquables et d’une grande diversité. Une richesse paysagère qui ne se perçoit pas facilement depuis la terre : lorsque les éléments naturels ne font pas obstacle, c’est souvent l’urbanisation qui vient boucher la vue et fermer les accès au rivage (5-6).

Il faut s’élever un peu en hauteur pour découvrir des panoramas exceptionnels. L’immobilier l’a bien compris, et cela conduit à multiplier les lotissements sur les collines ou les promontoires ayant vue sur la mer. Les constructions récentes se concentrent surtout sur la frange littorale et autour du pôle urbain de Porto-Vecchio, s’ajoutant à l’urbanisation linéaire aux abords de la RN198. Les villages et hameaux anciens, peu nombreux dans cette région autrefois insalubre, ont du mal à conserver leur caractère face à cette pression foncière et urbanistique qui compromet également la pérennité des paysages agricoles. Si la culture du chêne-liège, en particulier, a produit des paysages très originaux, les surfaces qui lui sont consacrées ne cessent de régresser depuis quarante ans. La vallée de Conca, ainsi qu’en partie la plaine du Stabiacciu et ses contreforts, semblent jusqu’à présent mieux résister à cette banalisation.

Références bibliographiques

J. Rouire et al., Carte Géologique de la France 1/50000 – Porto-Vecchio, Notice explicative de la feuille, 1993.

Yolande Guyoton Hessou, Anne-Claude Choley Fellmann, Etude préalable au classement des salines de Porto-Vecchio, DREAL, 2008.

Alain Gauthier, Antoine-Marie Graziani, Jean-François Paccosi, Sels et Salines en Corse, Editions Alain Piazzola, 2000.

6.03

A - Cirque de Conca

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Unités paysagères

Au nord de l’ensemble, cette unité de superficie réduite se distingue par sa situation, nettement en piémont des massifs de l’Ospedale et de Bavella, et par sa configuration en forme de très beau petit cirque. Cette vallée suspendue où se niche le village de Conca, correspond au cours supérieur de la rivière du même nom.

Conca est l’une des portes d’entrée vers l’intérieur de l’île, et au vrai sens du terme, une unité de transition entre le littoral et la montagne. A un coup d’aile du bord de mer, l’ambiance change du tout au tout. Aucune route ne pénètre dans le fond du cirque montagneux envahi par le maquis : c’est là que démarre le GR 20, le sentier qui traverse de bout en bout la montagne corse et le Parc naturel régional.

 

6.03

B - Plaine de Santa Lucia

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Unités paysagères

Occupant l’extrémité nord de la dépression finissant à Figari, l’unité s’organise autour du golfe de Pinarellu et de la basse vallée du Cavu. Via le lit de ce petit fleuve, souvent remanié par des crues violentes, elle est directement reliée aux grands reliefs du massif de l’Ospedale.

La plaine encore cultivée est ponctuée de petites collines en partie couvertes par la subéraie, tandis que le maquis prédomine sur les versants.

En bord de mer, les étangs, les plages de sable fin bordées de pinèdes, les rives rocheuses du Capu di Fora et de l’île de Pinarellu composent un subtil kaléidoscope paysager.

Les sites restés ou redevenus naturels viennent équilibrer les secteurs urbanisés, localisés principalement autour de Sainte-Lucie, de Pinarellu – seul village ancien sur le littoral – et sur les petits reliefs dominant le nord du golfe.

6.03

C - Plaine de l’Osu

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Unités paysagères

Comme Santa-Lucia, cette unité présente une face « plaine » et une face « mer », celle-ci s’articulant autour de deux grandes baies relativement fermées situées à l’entrée nord du golfe de Porto-Vecchio : la baie de San Ciprianu et celle de Stagnolu, encadrant la presqu’île de Cala Rossa. Le cordon sableux du rivage, les étangs, la plaine alluviale et son appareil de collines…On retrouve ici les mêmes éléments de base dans la construction des paysages.

Comme sur tout le pourtour du golfe, l’agriculture tend à régresser dans la plaine, où son maintien représente un enjeu fort. La présence des zones humides concoure à préserver des fenêtres naturelles en bord de mer, en limitant une urbanisation résidentielle et balnéaire déjà dense dans le secteur de San-Ciprianu – Cala Rossa.

 

6.03

D - Crêtes de Contrat - Fumaja

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Unités paysagères

Subéraie et prairies tendent cependant à s’effacer derrière les lotissements récents implantés à proximité des routes, en particulier en arrière des crêtes de Fumaja. Dans cette unité éloignée de la mer, mais aussi de la ville et des principales voies de communication, l’urbanisation est constituée principalement de poches d’habitat permanent, et non de résidences secondaires comme il en va souvent ailleurs dans la région.

Dans la région de nombreux vestiges de constructions fortifiées préhistoriques (torre, « castellu » d’Arraghju…) attestent une occupation humaine vieille de quatre mille ans.

 

6.03

E - Plaine du Stabiacciu et de Saint Martin

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Unités paysagères

Aujourd’hui destination phare du tourisme balnéaire, la région de Porto-Vecchio fut considérée comme une contrée déshéritée et peu hospitalière, où les voyageurs ne faisaient que passer sans s’arrêter. Au XVIe siècle, la fondation de la place-forte par les Génois a répondu à des objectifs de défense du littoral, mais aussi à un projet économique de mise en valeur agricole de la plaine.

Et les rayons du soleil éclairèrent la surface des étangs de Porto-Vecchio et de Balistra. L’obscurité révéla ses bleus, puis ses verts. Enfin les nuances roses et grises de la pierre. L’humidité écrasait la terre et le maquis d’un lourd parfum d’humus. Lorsque la lumière atteignit les pointes de la montagne de Cagna, la chaleur souleva du sol une nappe de brouillard qui enveloppa les sommets des arbustes.

Gabriel Xavier Culioli, La Terre des Seigneurs, 1998.

Partie centrale de la grande dépression Figari – Sainte-Lucie, la plaine du Stabiacciu abrite une présence humaine ancienne et diffuse. Les hameaux et villages – dont le bourg perché de Sotta, à la fois point de repère et belvédère –, les cultures en bocage, la subéraie, les nombreux chemins vicinaux créent un paysage rural cloisonné dont l’ambiance tranquille contraste avec celle de l’agglomération de Porto-Vecchio. Malgré sa proximité, l’existence de la ville ne se sent guère.

L’unité débouche sur le golfe de Porto-Vecchio au niveau des étangs qu’alimentent les eaux du Stabiacciu, au pied du promontoire où s’est installée la ville. Cette zone encore naturelle contribue à contenir l’extension de l’agglomération vers le sud, tout en recelant un paysage unique en Corse : celui des marais salants aménagés en 1795, et exploités jusqu’en 2000, date à laquelle l’activité des salines a été suspendue. En 2008 le site a fait l’objet d’un diagnostic paysager et d’une étude préalable à son classement, dans l’attente d’une hypothétique réouverture. Outre son intérêt patrimonial (toute l’infrastructure qui servait à l’exploitation du sel est restée intacte), il représente un précieux espace de respiration en lisière du pôle urbain.

 

6.03

F - Ville de Porto Vecchio

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Unités paysagères

« Au loin, je découvre Porto-Vecchio, perché sur une colline en surplomb du golfe, niché au creux de cette végétation luxuriante, typique de l'île, par endroits une vraie jungle, entrecoupée de marais d'aspect insalubre, de mares, au voisinage desquelles, minuscules moucherons et grenouilles tonitruantes signalent une atmosphère précocement pervertie. Ce paysage sauvage, certes insalubre, dégage un charme puissant souligné à l'est par l'éclat farouche des collines au délicat tracé. »

Edward Lear, Journal d'un paysagiste anglais en Corse, 1868

Porto-Vecchio est la seule ville littorale de l’île qui ne s’ouvre pas sur le grand large, et ce n’est que lorsque l’on pénètre dans le golfe que le paysage de la ville se découvre.

Il se caractérise par un ensemble bâti dense au droit du centre-ville, qui devient discontinu le long des rives. Le jeu de plans successifs entre marais de bord de mer, collines et reliefs au loin, donne intensité et profondeur à ce panorama.

Paysages urbains

Une approche et une échelle spécifiques : du paysage de la ville aux paysages urbains 

Les villes de Corse correspondent dans l’atlas à des unités paysagères, incluses dans ces territoires plus larges que recouvrent les ensembles de paysages. A l’échelle de l’ensemble, la perception de la ville renvoie à la veduta (peinture d’un paysage de ville ou panorama, genre apparu au 16e siècle) : c’est-à-dire la représentation d’une « ville-campagne » dans laquelle les lieux construits se laissent embrasser du regard, saisis dans leur totalité dans un contexte paysager plus large. Cette appréhension lointaine de l’entité urbaine, dans un regard globalisant, caractérise le « paysage de la ville ».

Les types de paysages urbains

Le paysage urbain s’exprime en termes de paysages perçus et vécus, car il traduit l’articulation du volume et de la matière, du physique et de l’humain. Du fait de la partition de l’espace de la ville, la perception de ces paysages suppose à la fois la vision d’éléments constants, de l’ordre du motif (ceux qui, par répétitions, rendent le tissu bâti homogène), et d’éléments singuliers (ceux qui par leurs formes, leurs fonctions ou leur position, se distinguent du tissu urbain). La définition des types s’est donc construite en référence à l’histoire des villes, aux démarches architecturales et urbanistiques qui s’y sont inscrites dans le temps, mais aussi à l’appropriation du lieu, aux ambiances qui s’en dégagent, renvoyant à la notion de « regard » – ce regard qui fait de la ville un paysage. Ainsi, deux fragments de ville édifiés selon un mode d’occupation de l’espace semblable, peuvent donner à lire deux paysages urbains différents. En Corse, le relief spécifique de l’île vient enrichir fortement la palette des combinaisons possibles.

  • 1 - La ville ancienne

    La fondation de la ville génoise, implantée à une altitude de 70 mètres, remonte à 1539.

    Son territoire, contraint par les murs d’enceinte, est quadrillé par des rues rectilignes et peu larges qui s’inclinent au sud de la voie principale, le cours Napoléon. L’implantation ancienne dessine ainsi d’étroites parcelles construites dans l’espace entre deux rues (que l’on perçoit sur toute leur longueur depuis le cours). Sur le cours, l’aménagement au XIXe siècle de la place de la République a ouvert les perspectives et donné un parvis à l’église Saint-Jean-Baptiste.

    Les constructions de la vieille ville sont sobres et peu ornementées, hormis leurs balcons en saillies. Une ligne de tuiles souligne la rive des toitures.
    La silhouette de la ville ancienne est marquée par la ligne horizontale du mur d’enceinte. Les étages supérieurs des constructions s’en échappent.
    Les rez-de-chaussée d’immeubles accueillent restaurants et boutiques. Les rues sont animées en période estivale.

  • 3 - La ville moderne

    Restée pendant longtemps une petite bourgade, la ville de Porto-Vecchio s’est développée au XXe siècle, surtout à partir des dernières décennies.

    Dans un premier temps, une ville haute s’est installée autour de la citadelle, le long des axes de circulation. Puis de nouveaux quartiers ont gagné les premiers plans collinaires et investi la plaine. Ces nouveaux espaces urbains marquent fortement le paysage de la ville aujourd’hui. Ils offrent des typologies et vocabulaires architecturaux très hétérogènes.

    Identifier les paysages urbains de la ville moderne de Porto-Vecchio, dont le tissu semble décousu, nécessite que l’on considère non seulement les formes urbaines construites, mais aussi l’ambiance des lieux qui renvoie au « substrat », l’environnement dans lequel elles s’inscrivent.

    3.01 - L’habitat individuel groupé de ville : Stazzale

    A quelques pas du centre-ville, des maisons groupées, originellement de faible hauteur (un étage sur rez-de-chaussée), et dont le retrait sur rue ménage des jardins, forment un petit « hameau » qui s’étage dans la pente. Ce quartier a conservé son caractère campagnard, même si aujourd’hui, des constructions plus hautes s’y sont implantées.

    3.02 - La ville étendue recomposée

    Dans la première moitié du XXe siècle, l’urbanisation s’est développée au pied de la citadelle historique, le long de l’axe routier, formant ainsi l’actuel centre-ville. Puis elle s’est étendue plus à l’est, pour rejoindre le port de plaisance et le rivage.

    3.02 A – La haute ville

    C’est autour de l’Avenue du Général Leclerc et des rues Jean Jaurès et du Général de Gaulle que s’organise ce centre-ville. Des immeubles de trois ou quatre niveaux sur rez-de-chaussée, traités sobrement, s’élèvent de part et d’autre des voies. Des façades de pierres sur rue, un rythme régulier de baies soulignées d’un encadrement, des rez-de-chaussée marqués qui abritent souvent des commerces, sont les éléments caractéristiques de ce paysage.

    Imposer des règles architecturales en cœur de ville semble souhaitable, car les constructions récentes ne respectent pas obligatoirement les éléments constitutifs de ce paysage. A défaut, l’image du centre-ville risque d’être à terme fortement modifiée.

    3.02 B – La rue Pasteur

    Depuis la citadelle, dans le prolongement du cours Paoli, la rue Pasteur a vu s’installer un petit groupe d’immeubles sur sa limite nord-est. La voie s’infléchit ensuite pour rejoindre la marine et le port de plaisance. Entre l’espace clos de la citadelle et la ville ouverte sur le golfe au niveau de la marine, cette rue traverse un ensemble boisé qui souligne les contreforts de la citadelle. Ce paysage interstitiel fait partie des paysages intéressants de la vieille ville, à laquelle il offre un temps de respiration.

    Ce paysage demande une grande attention. La ville souhaite l’ouvrir à l’urbanisation. Il est indispensable de trouver une cohérence urbaine (contrôle des formes et gabarits construits). L’ouverture vers le golfe doit être maintenue ou mise en scène.

    3.02 C – Pifano et Vignola

    Au sud-est de la citadelle, ce vaste territoire de plaine qui s’étend au-delà du port de plaisance est en voie d’urbanisation. Des immeubles de grandes hauteurs s’y construisent le long des voies et sur les déclivités de reliefs. Des espaces de stationnement minéralisent les abords des bâtiments et chaque opération propose un vocabulaire architectural singulier.

    Ce territoire constitue un enjeu urbain majeur pour la ville. Il est impératif de formaliser un plan d’aménagement afin de structurer l’ensemble du quartier et de contrôler l’urbanisation qui gagne les pentes. Un cahier des charges rigoureux s’impose afin de d’harmoniser les alignements sur rue, les gabarits et formes urbaines développées. Cet aménagement est à inscrire dans le traitement d’entrée de ville que la ville doit mettre en œuvre depuis les rue du Maréchal Juin et du 9 septembre.

    3.03 - La ville étalée

    A Porto-Vecchio, c’est surtout ce type d’urbanisation qui se développe depuis le dernier quart du siècle dernier. Sur les collines comme en plaine, peu à peu tout se construit, sans organisation ni formes urbaines réfléchies.

    3.03 A – Les contreforts de la haute ville

    Ce paysage ceinture la citadelle et la vieille ville. Très visible depuis la mer, il présente au sud une forte déclivité. L’ensemble boisé qui l’habille lui donne sa personnalité et maintient une coupure dans l’urbanisation. Cependant le site est en partie construit, et quelques maisons isolées se sont nichées sous les remparts.

    Au nord, la pente s’estompe et laisse place en bord de mer à un petit territoire de plaine que traverse l’avenue Georges-Pompidou jusqu’aux Quatre Chemins. Trait d’union entre la marine et les quartiers de la plaine, mais aussi entre plaine et vieille ville, ce paysage est en devenir.

    Au nord, l’avenue Georges-Pompidou doit être requalifiée en boulevard urbain. Une promenade piétonne entre le port de plaisance et les Quatre Chemins peut y être aménagée. Ce dispositif spatial permettrait d’accompagner la vue sur le golfe et de lier les quartiers entre eux tout en ménageant des respirations urbaines dans le bâti. Au nord, la ville envisage de créer une liaison qui permettrait de rejoindre le centre-ville depuis la rue Pasteur et l’avenue Georges-Pompidou, en bord de mer.

    Ce paysage est aussi sensible que singulier. Tout tracé de voie, implantation de construction ou aménagement urbain sur ce site exigerait une étude particulière.

    Le maintien de cette coupure à l’urbanisation est indispensable, si l’on veut préserver le patrimoine bâti de Porto-Vecchio.  Toute nouvelle construction nuira à la lecture de la citadelle.

    3.03 B Stagno et Vignola

    Au sud-est de la rue du 9 Septembre qui débouche sur le port de plaisance, un paysage spécifique se déploie entre la route et les rives des marais salants. Les premières constructions y ont vu le jour dans les années 1960, et aujourd’hui l’urbanisation s’accentue.

    Les ensembles bâtis, relevant de typologies diverses (on y trouve des habitats individuels sur deux niveaux et des immeubles collectifs de quatre niveaux), sont peu visibles depuis la route et préservent encore des ponctuations végétales.

    Les constructions s’étendent de proche en proche jusqu’en limite du territoire des Salines. Il serait souhaitable de protéger ce paysage encore naturel.

    3.03 C – Rues du Maréchal Juin & du 9 Septembre

    Les motifs majeurs de ce paysage sont la voie routière et les alignements d’arbres qui la bordent en formant écran. Le site est peu urbanisé : quelques activités, quelques constructions le long des rues. Il constitue le paysage de l’entrée de ville de Porto-Vecchio depuis le sud.

    Ce paysage devra faire l’objet d’une étude d’entrée  de ville. Les motifs sont à maintenir, voire à accentuer afin de mettre en perspective la haute ville et la citadelle.

    On abordera ensuite les paysages urbains dont le motif principal est la maison individuelle ; motif « décliné » fortement à Porto-Vecchio.

    3.03 D – Belleville-Mazetta

    Ce paysage urbain s’étire à l’ouest du centre-ville et rejoint les contreforts de la citadelle. Il est composé principalement d’un tissu plus ou moins dense de maisons individuelles qui s’étend sur les pentes. De typologies diverses, ces constructions créent une ambiance de campagne habitée, tout près du cœur de ville que l’on devine en fond de tableau.

    Aujourd’hui, une autre typologie y trouve place : l’implantation d’immeubles collectifs modifie la perception de l’ensemble d’un quartier qui mériterait  de garder sa singularité.

    3.03 E – Chemin d’Agnaredda

    Les paysages urbains du chemin d’Agnaredda, du quartier Carabona et de Baccagio-Matonara partagent les mêmes traits de caractère : en périphérie de la ville dense, le territoire s’urbanise sous forme de maisons individuelles isolées entourées d’un jardin, en préservant encore la nature environnante. Les variations d’ambiances résultent de la topographie des lieux, de l’orientation du site dans la ville, et des formes de végétation existantes.

    Ces paysages urbains sont typiques des paysages de périphérie de ville, en limite de campagne. Les murs de clôture des jardins, le gabarit mesuré des voies et les constructions qui se donnent à voir par-delà les murs constituent autant de marqueurs spécifiques.

    3.03 F – Quartier Carabona

    Une pente prononcée et des murs de clôture très présents donnent identité à ce paysage. Les rues se font ici plus larges. Les toitures se montrent lorsque la topographie le permet, notamment à l’ouest du quartier. Mais dès que l’on grimpe vers la ville, elles se protègent derrière les murs (souvent en pierre) dont la géométrie accentue la perception de l’espace de la rue et de sa déclivité. Les hauts pins parasols participent au caractère encore naturel du quartier.

    3.03 G – Baccagio-Matonara

    Ce quartier s’étend depuis la rocade et la rue du Tivaru jusqu’à l’ouest du centre-ville. Des lotissements y ont été implantés en partie basse du territoire. Sur les hauteurs, peu de constructions et une ambiance de campagne préservée, au milieu des oliviers lorsque les voies se font chemins.

    Préserver l’aspect naturel des pentes en limitant la construction.

    Conserver le caractère diffus de l’habitat, principalement en limite du secteur d’activités près de la rue Vincentelli d’Istria.

    3.03 H – Poretta

    C’est un petit territoire de plaine, à l’ouest du secteur d’activités, le long de l’avenue de Bastia. Quelques constructions individuelles le signalent  sur la rue Henri Fresnay mais il se développe principalement vers l’est, dans la profondeur du rivage. C’est un secteur en devenir : quelques opérations d’immeubles collectifs y ont vu le jour juste à côté d’un ensemble de maisons individuelles.

    Dans ce paysage disparate les constructions cohabitent avec une nature spécifique aux bords de mer que l’on devine tout proches.

    Organiser l’urbanisation des petites villas en bord de route. Préserver le caractère naturel du lieu et limiter l’urbanisation à l’est vers la mer.

    3.03 I – Marina di Fiori

    A l’extrémité nord de la ville, ce vaste territoire collinaire subit une urbanisation diffuse importante. Les premières constructions y ont trouvé place dans les années 1970.

    Visible de très loin, cette urbanisation couvre les collines et renvoie à l’image du « mitage ». Même si des vues sur le golfe sont préservées, par-delà les toitures et en bout de chemins, l’impact dans le paysage de ce type d’urbanisation est fortement préjudiciable.

    3.04 Les secteurs d’activités

    Les activités principalement commerciales occupent des territoires mitoyens des grands axes de communication. Développé surtout le long de la RN198, ce type de paysage caractérise l’entrée nord de la ville de Porto-Vecchio.

    3.04A – Le secteur d’activités commerciales de bord de route nationale

    A partir des années 1950, des commerces ont été implantés en bord de route au-delà du carrefour des Quatre chemins. Par la suite le développement de ce mode d’occupation de l’espace s’est accéléré, et c’est aujourd’hui un paysage minéral juxtaposant constructions à vocation commerciales et immeubles de logements qui forme l’entrée de ville. L’urbanisation qui s’intensifie au droit du carrefour des Quatre chemins, se prolonge par la rue Guidice de Cinarca. Le quartier s’étend jusqu’à la rocade, le long de la rue Vincentelli d’Istria où été construits lycées et collège.

    Constituant une entrée de ville, la route a vocation à devenir un boulevard urbain.  Pour cela, il faut qu’un alignement soit créé, que des règles régissant le traitement des espaces de stationnement et les formes urbaines autorisées, soient élaborées, qu’un aménagement de l’espace public soit mis en œuvre.

    3.04 B – La rocade

    Cet axe de contournement de la ville à l’ouest a été aménagé il y a une dizaine d’années. Il permet d’éviter la ville lorsque l’on vient du nord pour rejoindre la route de Bonifacio. Un ruban d’asphalte, bordé de lisières métalliques, dessine une courbe à travers le paysage de campagne vallonné environnant. Les quartiers urbanisés de la ville sont peu visibles, mais quelques bâtiments d’activités commencent à s’installer sur chaque côté de la route.

    Soustraire à l’urbanisation ce paysage de route fait partie des enjeux. Pour cela il faut tout à la fois interdire la construction de part et d’autre de la voie, et contenir l’urbanisation des quartiers d’habitations limitrophes en ménageant une coupure naturelle. 

  • 4 - Les ports

    Les ports occupent le fond du golfe de Porto-Vecchio au sud-est de la ville.

    4.01 - Le port de plaisance

    Territoire gagné sur la mer, le port de plaisance a été aménagé en 1969. Il s’inscrit en premier plan dans le paysage de la ville. Un petit front bâti, à dominante commerciale, marque sa limite à l’est, le long du quai Pascal. Au sud, une promenade surplombe les quais. Une extension du port est envisagée et nécessitera le « reprofilage » du bord de mer plus au nord.

    4.02 Le port de commerce

    Le port de commerce a été créé en 1974 et agrandi en 1994. Un simple quai prolongé par une jetée au sud, et quelques petits bâtiments matérialisent cette ligne de rivage aménagée.

  • 5 - Les rivages urbains

    5.01 Lavonieddu

    A l’embouchure du Laguniellu, petits étangs, zones humides et plage de sable dessinent un paysage « hors ville ». Encore préservé, on y remarque cependant quelques constructions en bord de berges et sur la plage.

    5.02 Georges-ville

    Le site de Georges-ville offre, à l’embouchure d’un petit ruisseau, un espace de « respiration » en ville. Une zone humide bordée de roselières au sud, des pâturages plantés d’oliviers au nord, composent un paysage à la fois diversifié et singulier.

    Ce paysage doit être protégé de toute urbanisation, même si se profilent au loin les façades de la vieille ville

    5.03 Les salines

    A l’embouchure du Fiume Stabiacciu se déploie un paysage de marais salants exceptionnel en Corse. Ces salines, exploitées à partir de la fin du XVIIIe siècle, ont valu à Porto-Vecchio le titre de « Cité du Sel ». La production est aujourd’hui abandonnée. Reste sur un territoire d’une dizaine d’hectares un paysage redevenu naturel au sud de la ville. L’apparition des premiers immeubles construits sur les rives nord de l’étendue lacustre souligne l’enjeu que représente la préservation du site.

    Il est nécessaire de préserver les rives nord des Salines d’une urbanisation trop proche.

     

    Dans le cadre d’un aménagement de ville, il serait intéressant de formaliser un grand axe piétonnier qui, depuis  les Salines, longerait les ports, s’inscrirait en bord de mer le long de l’avenue Georges Pompidou, et permettrait de découvrir le paysage de zones humides préservées de Georges-ville jusqu’à Lavonieddu.

    La création de cette promenade littorale sur les rivages urbains de la ville de Porto-Vecchio, suppose de contenir, en fond de golfe, les secteurs urbanisés ou urbanisables en limite des zones naturelles.

Motifs & Enjeux

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