Le petit archipel des Cerbicale (49,3 ha), situé en mer Tyrrhénienne face à la Punta Cerbicale, en Corse du Sud, est constitué de deux groupes d’îles (1). Quatre d’entre elles – Forana (2,3), Maestro Maria (4), Piana (5) et Pietricaggiosa – s’alignent parallèlement à la côte, à 2 km environ de celle-ci. Un peu plus au large émergent l’îlot du Toro, à 7 km en mer, et le rocher de la Vacca, à un km au-delà de Forana.
Ces îles de taille modeste (700 m de long pour la plus grande, Piana) et basses sur mer (35 m d’altitude pour Piana, 5 m seulement pour Maestro Maria) correspondent à la partie sommitale d’anciens reliefs granitiques isolés du « continent » corse par la montée du niveau de la Méditerranée à l’issue de la dernière glaciation, il y a environ 15 000 ans. Comme tous les toponymes évoquant le « crâne », leur nom dénote sans doute un aspect dénudé, bien que Piana et Forana, notamment, soient couvertes d’un maquis assez dense.
Faute d’eau douce les Cerbicale n’ont jamais été habitées par l’homme de façon permanente. Mais jusqu’à la fin des années 1960 au moins, ces îles vierges de toute construction ont été utilisées à des fins pastorales : vaches, chèvres, brebis y « transhumaient » chaque hiver. La Vacca et le Toro ont quant à elles servi de cibles pour la Marine nationale. En 1981 l’archipel a été constitué en réserve naturelle, inscrite dans le périmètre du Parc marin des Bouches de Bonifacio. C’est aussi une zone protégée spéciale (ZPS) du réseau Natura 2000. L’interdiction de tout accostage assure la tranquillité des lézards et des oiseaux marins qui peuplent jusqu’au plus petit îlot.