Atlas des paysages

de la Corse

4.03 - Côtes de la Chiappa a Capicciola

Les communes de l'ensemble paysager

Porto-Vecchio, Bonifacio

L’ensemble couvre une longue frange littorale sur la façade orientale de la Corse, depuis la rive sud du golfe de Porto-Vecchio jusqu’à la plage de Balistra et à la presqu’île de Capicciolu à l’extrême sud de l’île. Il inclut également la plus grande partie de la route (RN198) reliant Porto-Vecchio à Bonifacio.
Bien que proche de la côte, cet axe routier rectiligne suit un couloir naturel encaissé, ce qui limite les vues sur le bord de mer et les plages. La perspective ne s’ouvre que rarement. C’est le cas surtout à proximité des zones humides, qu’il s’agisse des mares temporaires (Padule Maggiore, Tre Padule) situées à hauteur de l’embranchement vers Chera, ou des étangs (lagunes de Santa Giulia, du golfe de Porto Novo, de Balistra) localisés à l’arrière du cordon littoral.
Au cours des dernières décennies, la pression immobilière et touristique n’a cessé de s’accroître sur ce bord de mer qui recèle certaines des plus belles plages de l’île : Santa Giulia, Rondinara, Palombaghja (1)…

La bande côtière reste à ce jour moins habitée ici qu’au nord de Porto-Vecchio. Cela est dû notamment au relief, présentant par endroits de forts dénivelés, et souvent très escarpé aux abords des crêtes. Le terrain accidenté limite et canalise l’expansion des constructions, préservant ainsi les lignes de crêtes rocheuses caractéristiques de l’ensemble (2-3).

Certains de ces paysages naturels n’en disparaissent pas moins sous les nouveaux lotissements, ou plus ponctuellement sous les tachetures des résidences secondaires qui fleurissent un peu partout, et plus particulièrement à proximité des plages dans les secteurs de Palombaghja, Santa Giulia, Cala Longa et Sant’Amanza (4).

L’architecture d’une partie de ces constructions récentes (plain-pied, toit plan, bois ou crépis se rapprochant de la couleur de la roche locale…) leur permet de s’intégrer plus ou moins harmonieusement dans le cadre naturel. En revanche les jardins, accueillant une végétation exotique très fleurie et colorée (bougainvilliers, plumbagos, griffes de sorcière, mimosas, palmiers, gazon…), tranchent fortement avec les nuances vertes du maquis. Et surtout, les terrassements créent des cicatrices durables dans les paysages. Plus à l’intérieur, les anciens hameaux sont devenus de petits villages avec la multiplication aux alentours des constructions résidentielles, pour la plupart vouées à la location. Ainsi, les hameaux de Piccovaggia, Bocca di l’Oru ou encore Precoggio, ont du mal à conserver leur caractère et ont déjà perdu de leur charme.
Dans cet ensemble, l’existence de nombreuses zones humides et la mise en place de mesures de protection et de conservation, traduites par la création d’aires protégées – réserve naturelle de Rondinara et des Tre Padule de Suartone, acquisitions du Conservatoire du littoral à Palombaghja, Rondinara, etc. –, ont permis de sauvegarder des espaces naturels, voire d’engager la reconquête d’écosystèmes et de paysages dégradés. D’où une alternance et un contraste fort entre le mitage urbain, très marqué dans certains secteurs, et des espaces préservés parfois encore très sauvages.

4.03

A - Pointe de la Chiappa

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Unités paysagères

Articulée autour de la Punta di a Chiappa, cette unité marque une transition entre le golfe de Porto Vecchio, espace fermé où la mer pénètre profondément à l’intérieur des terres, et les versants au sud qui s’ouvrent au contraire sur le large.

Une marina s’est implantée dans un vallon sur le flanc oriental de la pointe. Partout ailleurs, malgré la proximité de l’agglomération de Porto Vecchio, la côte rocheuse et son arrière-plan de maquis gardent un aspect très sauvage (Ici, le phare de la Chiappa émergeant du maquis).

4.03

B - Versants di U Circhiu

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Unités paysagères

La pointe nord de l’unité s’avance dans le golfe de Porto Vecchio, entre la ville et le promontoire de la Chiappa. La rive rocheuse face à l’agglomération est déjà en grande partie urbanisée.

Sur la rive s’ouvrant à l’est en regard de l’archipel des Cerbicale, sous la ligne de crête joignant la Punta di u Cerchiu (323 m) à la Punta di l’Oru (193 m), les versants sont plus doux que du côté du golfe de Porto Vecchio. Cette configuration a permis l’installation de plages et d’étangs d’arrière-plage entre la Punta Cerbicale et le Capu d’Aja, en particulier à Focala et Palombaghja.

Sur la façade nord, autour de l’étang d’Arje Vecchie, le paysage qui semble encore très naturel sous certains angles est en réalité moins préservé qu’il n’y paraît.

Le long croissant (deux kilomètres) de sable blanc, rehaussé par le vert profond des pins parasols et le porphyre rouge des rochers, a fait la renommée de la plage de Palombaghja. Ici comme sur le site voisin de Tamaricciu, le Conservatoire du littoral s’efforce aujourd’hui de restaurer les dunes et arrières-plages très abîmées par la surfréquentation touristique et les incendies.

L’attrait des plages et la proximité de Porto Vecchio se sont conjugués pour favoriser l’urbanisation résidentielle des versants le long de la route en balcon. Sous la pression foncière extrême, le mitage se poursuit non seulement en retrait du littoral, mais aussi à l’aval de la route.

4.03

C - Versants de Porto Novo – Santa Giulia

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Unités paysagères

On retrouve dans cette unité une configuration classique du littoral corse : deux golfes peu profonds, séparés de la plaine côtière par leur lido de sable et leur étang qu’alimentent de petits cours d’eau, et protégés par un hémicycle de versants ou de collines aux reliefs plus ou moins marqués.

L’urbanisation est contenue dans ce secteur par le maintien d’une activité agricole, ainsi que par la présence du Conservatoire littoral qui possède la Punta Raffaellu et l’étang de Santa Giulia. Les protections en vigueur n’ont malheureusement pas suffit à éviter l’implantation de bâtiments à usage balnéaire sur les dunes du lido.

Les golfes de Porto Novo et de Santa Giulia, de part et d’autre de la Punta di Rafaellu, sont peu visibles depuis la RN198 enfermée dans sa ligne de faille. Aucune voie secondaire ne mène à Porto Novo. Pour rejoindre Santa Giulia, il faut prendre la route qui conduit aux hameaux résidentiels et villages de vacances installés sur la rive nord de ce golfe aux allures de lagon tropical. La dualité des paysages, urbanisés ou naturels, ressort ici d’autant plus fortement que la rive sud reste vierge de toute construction.

4.03

D - Versants de Balistra – Rondinara

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Unités paysagères

Entre la Testa di a Carpiccia et le golfe de Sant’Amanza, la côte peu accessible a conservé un caractère sauvage. Le littoral rocheux et son maquis à cistes s’ouvrent là aussi pour laisser place, à Rondinara et à Balistra, à de petits golfes agrémentés de plages de sable et associées à des étangs. Ces « fenêtres » ouvertes sur la mer, propices aux activités balnéaires, contribuent également à la diversité des milieux naturels et des paysages.

L’unité recèle des sites naturels d’importance majeure, tant du point de vue du paysage que des écosystèmes. La fameuse baie de Rondinara, ronde comme un coquillage, en fait partie. Sur cette côte pratiquement déserte, l’accessibilité de cette anse à la géométrie parfaite a favorisé le développement d’une urbanisation diffuse quoique localisée. Le Conservatoire du littoral s’efforce de restaurer la qualité écologique et paysagère du site, intégré à la réserve naturelle de Rondinara et des Tre Padule de Suartone.

Le même périmètre de protection s’étend au complexe de mares temporaires méditerranéennes des Tre Padule, situé sur un petit plateau granitique entre la RN198 et la mer. Ces écosystèmes exceptionnels, désormais protégés à l’échelle européenne, alternent phases d’inondation en hiver et d’assèchement l’été. Au-delà de leur importance écologique (il s’agit de milieux très rares et particulièrement riches en biodiversité), ils ont une vraie valeur paysagère.

La mer se dérobe aux regards depuis la route. Dans la dépression naturelle que suit la RN198, sous le maquis des versants, se succèdent prairies et haies bocagères entre lesquelles commencent à fleurir des « champs » de panneaux photovoltaïques.

 

4.03

E - Pointe de Capicciola

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Unités paysagères

L’unité englobe la presqu’ile granitique qui ferme au sud-est le golfe de Sant’Amanza, ainsi que le fond de ce golfe – le plus profond de la côte orientale après celui de Porto-Vecchio. Depuis le sentier menant à la tour génoise couronnant la Punta di u Capicciolu, au bout de la presqu’île, la vue s’ouvre sur l’échancrure du golfe de Sant’Amanza.

Le fond de golfe est vallonné, marécageux au niveau de la zone humide de Maora.

Le couvert végétal dégradé, la désorganisation des parcelles cultivées, le mitage résidentiel ne valorisent pas les paysages malgré la qualité du site naturel. L’habitat diffus s’étend sur le versant littoral qui surplombe la plage de sable de Maora, à la couleur caractéristique.

La côte tournée vers le sud-est bénéficie par temps clair d’un panorama unique sur l’archipel des Lavezzi, les Bouches de Bonifacio et l’archipel sarde de la Maddalena. Peu de points d’urbanisation sur ce rivage, hormis Casa Longa et son hameau résidentiel à l’architecture peu traditionnelle.

L’embarcadère de Piantarella, situé au point de jonction du massif granitique et du plateau calcaire de Bonifacio, dessert les îles de l’archipel des Lavezzi. Un lieu particulièrement animé en période estivale…

Motifs & Enjeux

Aucune donnée définie dans l'atlas
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