L’ensemble couvre une longue frange littorale sur la façade orientale de la Corse, depuis la rive sud du golfe de Porto-Vecchio jusqu’à la plage de Balistra et à la presqu’île de Capicciolu à l’extrême sud de l’île. Il inclut également la plus grande partie de la route (RN198) reliant Porto-Vecchio à Bonifacio.
Bien que proche de la côte, cet axe routier rectiligne suit un couloir naturel encaissé, ce qui limite les vues sur le bord de mer et les plages. La perspective ne s’ouvre que rarement. C’est le cas surtout à proximité des zones humides, qu’il s’agisse des mares temporaires (Padule Maggiore, Tre Padule) situées à hauteur de l’embranchement vers Chera, ou des étangs (lagunes de Santa Giulia, du golfe de Porto Novo, de Balistra) localisés à l’arrière du cordon littoral.
Au cours des dernières décennies, la pression immobilière et touristique n’a cessé de s’accroître sur ce bord de mer qui recèle certaines des plus belles plages de l’île : Santa Giulia, Rondinara, Palombaghja (1)…
La bande côtière reste à ce jour moins habitée ici qu’au nord de Porto-Vecchio. Cela est dû notamment au relief, présentant par endroits de forts dénivelés, et souvent très escarpé aux abords des crêtes. Le terrain accidenté limite et canalise l’expansion des constructions, préservant ainsi les lignes de crêtes rocheuses caractéristiques de l’ensemble (2-3).
Certains de ces paysages naturels n’en disparaissent pas moins sous les nouveaux lotissements, ou plus ponctuellement sous les tachetures des résidences secondaires qui fleurissent un peu partout, et plus particulièrement à proximité des plages dans les secteurs de Palombaghja, Santa Giulia, Cala Longa et Sant’Amanza (4).
L’architecture d’une partie de ces constructions récentes (plain-pied, toit plan, bois ou crépis se rapprochant de la couleur de la roche locale…) leur permet de s’intégrer plus ou moins harmonieusement dans le cadre naturel. En revanche les jardins, accueillant une végétation exotique très fleurie et colorée (bougainvilliers, plumbagos, griffes de sorcière, mimosas, palmiers, gazon…), tranchent fortement avec les nuances vertes du maquis. Et surtout, les terrassements créent des cicatrices durables dans les paysages. Plus à l’intérieur, les anciens hameaux sont devenus de petits villages avec la multiplication aux alentours des constructions résidentielles, pour la plupart vouées à la location. Ainsi, les hameaux de Piccovaggia, Bocca di l’Oru ou encore Precoggio, ont du mal à conserver leur caractère et ont déjà perdu de leur charme.
Dans cet ensemble, l’existence de nombreuses zones humides et la mise en place de mesures de protection et de conservation, traduites par la création d’aires protégées – réserve naturelle de Rondinara et des Tre Padule de Suartone, acquisitions du Conservatoire du littoral à Palombaghja, Rondinara, etc. –, ont permis de sauvegarder des espaces naturels, voire d’engager la reconquête d’écosystèmes et de paysages dégradés. D’où une alternance et un contraste fort entre le mitage urbain, très marqué dans certains secteurs, et des espaces préservés parfois encore très sauvages.