Fermant l’entrée nord du golfe d’Ajaccio, un alignement de pyramides de porphyre rouge prolonge vers le sud-ouest la presqu’île rocheuse de la Parata (1) : Mezza Mare (ou Grande Sanguinaire), l’île des Cormorans (ou Isolotto), Cala d’Alga et Porri, les quatre îles Sanguinaires, sont les vestiges d’un promontoire de granite et de diorite qui s’est disloqué au fil des millénaires (2,3). Mezza Mare, la plus vaste (34 ha) et la plus éloignée du rivage (2km), se distingue également par la présence d’édifices historiques couronnant chaque pointe de son échine rocheuse (4). Le phare évoqué par Daudet occupe le point culminant de l’îlot, 80 mètres au dessus du niveau de la mer (5). Il a été automatisé en 1985. Sur les autres pitons se dressent l’ancien sémaphore, et la tour de Castallucio, construite au XVIème siècle, qui fait pendant à celle de la Parata.
Les Sanguinaires tiennent-elles leur nom de leur substrat rocheux, dont les teintes entrent en incandescence au soleil couchant ? (6) A côté de cette explication « paysagiste », d’autres hypothèses naturalistes ou historiques ont été avancées. La plus solide repose sur l’existence d’une carte géographique datée de 1595, désignant le chapelet d’îlots sous le nom de Sagonares insulae, soit « les îles qui annoncent [le golfe de] Sagone ».
Ces îles d’apparence austère abritent de nombreux oiseaux de mer ainsi qu’une flore très diversifiée, riche en espèces rares et endémiques (7). Site classé, l’archipel constitue un espace naturel inscrit dans le réseau Natura 2000 et inclus dans la Znieff « Îles Sanguinaires et Punta di Parata » (Znieff n° 940004131).