Atlas des paysages

de la Corse

3.09 - U Curtinese

Les communes de l'ensemble paysager

Poggio-Di-Venaco, Riventosa, Erbajolo, Tralonca, Casanova, Favalello, Santo-Pietro-Di-Venaco, Sant’andrea-Di-Bozio, Soveria, Corte, Santa-Lucia-Di-Mercurio, Altiani, Focicchia, Venaco

Ensemble carrefour, le Cortenais l’est à plus d’un titre. Et d’abord par sa position géographique au centre de la Corse, moins exposée que celle des cités littorales et néanmoins stratégique – car point de passage obligé sur les grands axes de communication intérieurs : les liaisons vers Bastia, la côte ouest, la plaine orientale et Ajaccio convergent ici –, qui a fait de Corte la capitale historique de l’île et la plaque tournante des échanges insulaires (1-La ville historique et la citadelle de Corte sur son rocher).

Ce territoire adossé aux hautes montagnes constitue également un espace charnière sur le plan paysager, car correspondant à une zone de rencontre entre les grandes structures géomorphologiques de l’île. A l’ouest et au sud, U Curtinese se rattache au socle cristallin (granites et roches volcaniques), vieux de plus de 250 millions d’années, qui porte les grands reliefs de la Corse dite hercynienne. Au nord-est, il est un prolongement de la Corse alpine, constituée de nappes de schistes lustrés d’origine sédimentaire et de roches vertes (ophiolites) issues de l’ancienne croûte océanique, charriées sur le socle granitique au moment de la formation des Alpes. Entre ces flancs montagneux, la plaine du Tavignanu fait partie du « sillon », la grande dépression centrale dont les sols se composent de sédiments d’âges variés (2 – Les versants de la Corse alpine : de gauche à droite, les vallons di u Curtinese, le Monte Tomboni, les vallons du Feo, et au pied des pentes i Piani, en partie urbanisé. 3 – La large plaine ouverte du Tavignanu, vue depuis le belvédère d’Erbajolo ; en arrière plan la ville de Corte sous la masse écrasante du Capu Neru (1790 m) et de la Punta Finosa (1855 m)).

La contiguïté géologique se manifeste par la diversité des affleurements, cristallins, métamorphiques ou sédimentaires selon les lieux. Elle se révèle notamment par la présence de nombreux placages sur les granites : en particulier, sur les premières pentes du Monte Cardu, les fameuses « écailles de Corte », couches calcaires fortement redressées dont est extrait le marbre de Corte. C’est aussi ce caractère de « zone de contact » qui donne à l’ensemble son profil asymétrique. A l’ouest, la suture entre les contreforts des massifs granitiques (Monte Cardu 2453 m, Monte Ritondu 2622 m) et la plaine se traduit par des abrupts marqués, des crêtes prononcées, avec des dénivelés pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres. C’est là que débouchent, directement descendues des sommets, la haute vallée du Tavignanu et les vallées majeures creusées dans la montagne par ses affluents, la Restonica et le Vecchiu. Les collines peu élevées de la plaine alluvionnaire et les vallons taillés à l’est dans les derniers versants de la corse schisteuse (Monte Tomboni, pentes du Boziu) présentent des reliefs aux formes à la fois plus douces et plus complexes. Le resserrement de la plaine du Tavignanu à hauteur du pont d’Altiani marque la limite sud-est de l’ensemble. Enfin, au nord, le Sillon se matérialise sous la forme de deux petites lignes de fracture parallèles – les vallées de l’Orta et du Bistugliu – encadrant des reliefs constitués de matériaux divers, dont des granites. La voie ferrée Ajaccio-Bastia et la RN193 grimpent une série de talwegs dans la vallée du Bistugliu pour aller franchir la ligne de partage des eaux entre Tavignanu et Golu au niveau du col de San Quilicu (559 m) (4-l’échancrure des vallons di u Curtinese, visible à gauche du Monte Tomboni qui toise de ses 1062 mètres la plaine urbanisée de Corte).

La végétation variée reflète cette diversité de substrats, de reliefs mais aussi d’expositions. Avec leurs boisements de chênes, et plus hauts de châtaigniers, les flancs du Cardu qui regardent vers le nord, sont nettement plus verdoyants que la plaine et les vallons de la rive opposée, couverts d’un maquis bas à ciste et à bruyère, de landes et de pelouses sèches brûlés, parsemés de quelques arbres (chênes lièges principalement). Au fil des saisons, le paysage compose ses harmonies dans une gamme très large de couleurs allant du vert tendre aux camaïeux de jaunes et de roux de la végétation brûlée par le soleil.

Un autre trait caractéristique de l’ensemble réside dans son ouverture. Aucun relief au milieu de celui-ci ne vient borner ou fermer les perspectives. Depuis les points hauts périphériques, en particulier depuis les balcons routiers de la RN193 et les villages accrochés aux versants du Cardu, le regard embrasse le territoire dans sa quasi globalité, en offrant des panoramas remarquables sur Corte. L’arrivée sur la ville depuis Ajaccio est particulièrement saisissante : elle souligne le contraste entre la ville haute, avec le nid d’aigle de la citadelle et la montagne en toile de fond, et le paysage plus doux de la large plaine du Tavignanu. Inversement, depuis la citadelle la vue à 360° englobe la vieille ville, la plaine et leur spectaculaire cortège de montagnes.

L’habitat se concentre dans l’agglomération de Corte et le chapelet des villages des contreforts du Cardu. Seuls Tralonca, caché derrière le Monte Tomboni, et Erbajolo en surplomb de la plaine sont implantés sur les versants opposés. La plupart de ces villages sont situés sur des crêtes et promontoires, en position dominante, participant ainsi à la beauté des lieux. Le pôle urbain de Corte et sa concentration d’activités et d’emplois ont longtemps capté les forces vives de la micro région, transformant les bourgs voisins en « villages dortoirs ». Cette tendance s’atténue aujourd’hui et les communes s’efforcent de retrouver une dynamique de développement autonome. Néanmoins les zones d’activités artisanales et commerciales continuent de s’étendre rapidement en aval de Corte, dans l’axe du Tavignanu et de la RN200 menant à Aleria. La maîtrise de cette « périurbanisation » est sans doute le principal enjeu dans cet ensemble. Il importe notamment de préserver les vues existantes sur les motifs naturels (ripisylves, grands boisements à chêne vert et chêne liège, prairies bocagères à murs de clôture en galets…), ce qui implique de privilégier un développement par « noyaux urbains » plutôt que linéaire. Les entrées de ville gagneraient également à être plus soignées : en particulier au sud (RN193 depuis Ajaccio) et à l’est (RN200), la multiplication des tendus, poteaux et panneaux publicitaires tend à masquer ou à perturber les perspectives sur la citadelle et la montagne.

Bloc diagramme 3D

Sources - IGN / Ortho HR Janvier 2021 / RGE Alti 2020

3.09

A - Ville de Corte

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Unités paysagères

« Du haut des remparts, on domine l’abîme sombre au fond duquel le Tavignano roule ses eaux tumultueuses descendues des cimes neigeuses où s’alimente le lac de Nino. Les remparts et les tours surplombent cette gorge, elle serait sinistre sans le bleu éclatant du ciel et la pureté de la lumière dont ce tragique paysage est baigné. Je suis resté longtemps à contempler ce site farouche contrastant avec l’ample vallée inférieure du petit fleuve, couverte de vignes, d’oliviers, de petites maisons blanches… »

Prince Roland Bonaparte, Une excursion en Corse, 1887

« Une route bordée d'oliviers, au bord de laquelle sont les ruines du couvent de Saint-François, conduit, à travers des chemins pierreux, plantés de noyers vigoureux, jusqu'au confluent des deux torrents de Corte : la Restonica, aux eaux d'une limpidité cristalline, et le Tavignano. Tous deux débouchent ici d'âpres gorges, mais celles du Tavignano sont autrement saisissantes ! C'est une véritable lèvre de roches noires, dans les fentes desquelles croissent de maigres broussailles et des figuiers de Barbarie. L'à-pic atteint cent mètres de hauteur verticale. Sur le mamelon rocheux projeté devant le confluent des deux ours d'eau, s'entassent les constructions sombres de la vieille ville, couronnées par les remparts de la citadelle. »

Victor Ardouin-Dumazet, Voyage en France : la Corse, Paris, 1897-1898

La ville de Corté forme un ensemble construit ancré sur une colline de fond de vallées de la Restonica, du Tavignanu et de l’Orta. Elle présente un bâti dense d’où émerge, tel un étendard, le promontoire rocheux du « nid d’aigle » qu’isolent les murs d’enceinte de la Citadelle.

La force de ce paysage de ville est due au continuum de lignes bâties étagées qu’achèvent les murs de la citadelle, et à l’omniprésence d’un écrin montagneux naturel en fond de tableau.

Paysages urbains

Une approche et une échelle spécifiques : du paysage de la ville aux paysages urbains 

Les villes de Corse correspondent dans l’atlas à des unités paysagères, incluses dans ces territoires plus larges que recouvrent les ensembles de paysages. A l’échelle de l’ensemble, la perception de la ville renvoie à la veduta (peinture d’un paysage de ville ou panorama, genre apparu au 16e siècle) : c’est-à-dire la représentation d’une « ville-campagne » dans laquelle les lieux construits se laissent embrasser du regard, saisis dans leur totalité dans un contexte paysager plus large. Cette appréhension lointaine de l’entité urbaine, dans un regard globalisant, caractérise le « paysage de la ville ».

Les types de paysages urbains

Le paysage urbain s’exprime en termes de paysages perçus et vécus, car il traduit l’articulation du volume et de la matière, du physique et de l’humain. Du fait de la partition de l’espace de la ville, la perception de ces paysages suppose à la fois la vision d’éléments constants, de l’ordre du motif (ceux qui, par répétitions, rendent le tissu bâti homogène), et d’éléments singuliers (ceux qui par leurs formes, leurs fonctions ou leur position, se distinguent du tissu urbain). La définition des types s’est donc construite en référence à l’histoire des villes, aux démarches architecturales et urbanistiques qui s’y sont inscrites dans le temps, mais aussi à l’appropriation du lieu, aux ambiances qui s’en dégagent, renvoyant à la notion de « regard » – ce regard qui fait de la ville un paysage. Ainsi, deux fragments de ville édifiés selon un mode d’occupation de l’espace semblable, peuvent donner à lire deux paysages urbains différents. En Corse, le relief spécifique de l’île vient enrichir fortement la palette des combinaisons possibles.

  • 1 - La vieille ville

    1.01 A - La citadelle

    La citadelle a été édifiée en 1419 au sommet d’un promontoire schisteux, au confluent des vallées de la Restonica et du Tavignanu. Elle comportait  au XVIIIe siècle un château, aujourd’hui le « nid d’aigle » et une ville haute sans murs. L’enceinte bastionnée et la grande caserne ont été construites sous Louis-Philippe. Les maisons d’habitation à l’intérieur de l’enceinte sont détruites et des bâtiments militaires y furent érigés. Aujourd’hui y trouvent place des services culturels et administratifs (Musée de la Corse, fonds régional d’Art Contemporain et Université) occupant les immeubles rénovés de l’ancienne caserne. L’organisation formelle d’imposantes bâtisses autour d’une place et le continuum du mur d’enceinte, qui s’agrippe au rocher en façade sud, sont les composantes de ce paysage.

    1.01 B - La ville basse

    Bâtie aux XVIe et XVIIIe siècles, la haute ville dégringole les pentes. Ce paysage remarquable a pour principales composantes un labyrinthe de venelles et d’escaliers qui s’ouvrent sur des placettes ; des bâtisses austères élevées dans la pente parfois très raide et qui ont conservé leur aspect villageois ; et des rues qui jouent avec le relief pour monter ensuite par degrés. A l’ouest de la haute ville, les maisons isolées de Mascari s’étagent et délimitent de petits jardins.

    1.02 A - E Scaravaglie

    Deux petits groupements anciens situés l’un près du pont du Tavignanu, l’autre dans la vallée de la Restonica, forment aujourd’hui un hameau  constitué de petites maisons qui donnent sur des jardins : un paysage qui a conservé son caractère campagnard.

  • 2 - La ville dessinée

    2.01 A - Le centre-ville

    C’est le cœur de la ville de Corté, un paysage de boulevards urbains. La forme développée résulte de la mise en place au XIXe siècle de grandes bâtisses alignées de part et d’autre de l’ancien tracé de la route Royale, à l’est de la ville basse. Cette grande rue est aujourd’hui le cours Paoli, l’artère principale de la cité. Des immeubles sobres aux ouvertures régulières que rythment les jalousies des persiennes participent à la mise en place d’une perspective de rue. Ce dispositif urbain a organisé des cheminements piétons sous forme d’emmarchements dans la pente entre le cours et la ville basse.

    2.01 B - La place Padoue

    Lorsque le cours Paoli s’infléchit au nord-est, la place Padoue, aménagée au début du siècle dernier, s’ouvre au regard. Les proportions de la place, toute en longueur, et un front bâti sud lui donnent son caractère, même si au nord, d’anciennes villas rompent la continuité des lignes de toiture.

    2.01 C - Les avenues Xavier Luciani & du Président Pierucci

    Ces deux avenues présentent un paysage singulier. On retrouve le même dispositif que sur le cours, à savoir un alignement de hautes bâtisses sur rue, et ainsi le sentiment de la ville dessinée prolongée. Mais ces deux avenues n’organisent ce dispositif que sur l’un de leur front bâti. L’autre est constitué par les façades de la vieille ville qui n’offrent pas le même alignement rigoureux. Des immeubles, de facture plus récente pour la plupart, possèdent des façades plus hautes, conférant à la rue une physionomie de boulevard urbain, dans le prolongement du cours. Depuis la place, les immeubles du cours Paoli se devinent.

    L’avenue du Président Pierucci constitue au sud une des façades du paysage de la ville.

    Le front continu de l’immeuble des Lubiacce qui limite la vieille ville, juste au-dessus, est une composante de ce paysage. En bout de rue, la vue s’ouvre sur la vallée, accompagnée par les premiers plans e jardins.

  • 3 - La ville moderne

    La ville de Corté voit sa croissance urbaine considérablement augmenter au XXe siècle, après la Seconde Guerre mondiale et surtout depuis les années 1970. L’université de Corse s’y installe.

    Le site contraignant de la ville du début du XXe siècle obligera l’urbanisation à s’étendre en plaine, par-delà les rivières.

    3.01 - L’habitat individuel groupé de ville

    3.01 A « Villas » E Porette

    Un petit groupe de maisons sur deux niveaux, le long de la rue, se singularise au milieu de l’ensemble d’immeubles omniprésents dans le quartier. Un sentiment d’« îlot conservé» se dégage de ce petit paysage, même si les constructions présentent un vocabulaire architectural récent.

    3.01 B « Villas » Saint-Joseph

    En limite nord du quartier Saint-Joseph, quelques maisons de villes, dont certaines datent du siècle dernier, bénéficient d’une vue panoramique sur la ville, par-dessus les toits des immeubles, à deux pas de la Citadelle.

    Des chemins de terre donnent accès aux maisons. Des jardins potagers y sont encore cultivés. Il y règne un petit air de campagne…en ville.

    3.02 - La ville étendue recomposée

    3.02 A Panate

    Ce paysage constitue l’entrée de la ville de Corté au nord. Il ne prolonge pas l’ordonnancement des immeubles de la ville dessinée. Au-delà de la rue, les immeubles collectifs du siècle dernier isolent quelques maisons individuelles. Un paysage hétéroclite mais qui aligne, lorsque la rue s’infléchit pour devenir le cours Paoli, une succession de quatre petites maisons de ville dont le vocabulaire architectural prépare à celui de la ville dessinée.

    3.02 B Le quartier Saint-Joseph

    Ce paysage est constitué par des immeubles, dont les plus anciens datent des années 1960. Ils s’orientent diversement dans le site et ménagent de larges espaces de stationnement. Les constructions sont peu perceptibles dans l’ensemble bâti de la ville, la déclivité des terrains et la présence de végétation ne permettant de les voir que pour partie. Ce paysage d’éléments construits monolithiques se prolonge au sud par des équipements publics qui ont adopté la même occupation de l’espace.

    3.02 C L’avenue rue Jean Nicoli

    Cette rue dessert, depuis le centre-ville, des sites universitaires de Corté. Elle permet aussi de rejoindre la route nationale, et s’ouvre au nord-est sur les berges de l’Orta. Mais ses abords ne sont pas traités et les bâtiments qui limitent la rue au sud-ouest sont, pour partie, inoccupés. Tout cela contribue à créer un paysage singulier, au statut de territoire en devenir, qu’accentue la perspective de rue.

    Un traitement marqué de l’espace public permettrait de donner à cette perspective une âme. L’aménagement des berges de l’Orta jusqu’à la rue pourrait apporter une composante paysagère qui singulariserait cette rue. Un projet urbain (démolition des ruines sur les berges et réhabilitation des bâtiments inoccupés) donnerait sens à ce paysage.

    Une « pointe d’humour », au bout de la rue, au bout de ce paysage de délaissés : par-dessus le toit du parking Tuffelli, les façades arrières des immeubles du cours Paoli affichent de nouvelles teintes.

    3.02 D E Porette

     Ce quartier constitue le paysage urbain caractéristique de l’extension de Corté au XXe siècle : un mode d’occupation du territoire dont le motif principal est l’immeuble collectif. Mais ici, les « interstices » spatiaux ménagés entre les éléments bâtis, souvent laissés naturels, et les jeux de déclivités de terrains, participent à rendre ce paysage moins minéral, moins bétonné que l’image que l’on se fait généralement de ce type d’urbanisation.

    3.02 E Les campus universitaires Grimaldi & Mariani

    Corté accueille l’Université de Corse depuis 1975. Deux sites principaux inscrivent dans la ville des territoires bâtis: le campus Grimaldi à l’entrée est de la cité et le campus Mariani. Ces deux paysages sont du même type caractérisé par l’omniprésence de « bâtiments- objets » et de vastes aires de stationnement. La forme architecturale s’isole sur sa parcelle et s’identifie ainsi dans le paysage de la ville, renvoyant à l’image d’un équipement public.

    3.03 La ville étalée

    Le mode de vie a évolué et d’autres pratiques de l’espace ont été mises en œuvre. Aujourd’hui, c’est le tissu pavillonnaire, souvent sous forme de lotissements, qui donne motif au paysage de la périphérie des villes.

    Et si la ville de Corté s’est, dans un premier temps, étendue dans la plaine, ce sont aujourd’hui les collines que l’on tente d’« apprivoiser ».

    3.03A Peru & Fussato

    Au nord du Tavignanu, depuis les premières pentes qui longent le fleuve, contre lesquelles s’adossent de nouveaux immeubles, depuis une dizaine d’années des opérations de maisons groupées gagnent de la hauteur.

    3.03 B De part et d’autre de la RN200

    Dans les années 1970, une urbanisation s’est développée de part et d’autre de la RN200, sous forme de lotissements et de quelques logements collectifs. Ces ensembles construits de faible importance, ménagent un vaste territoire encore naturel qui rejoint au nord les rives du Tavignanu.

    3.03 C Colombo

    Une route qui grimpe la pente et dessert des parcelles sur chacune de ses rives, des maisons au milieu de jardins, de murs de clôture qui limitent la rue : les éléments connus du petit lotissement, aux portes de la ville quand il a été construit, mais qui est aujourd’hui rattrapé par l’urbanisation croissante.

    3.03 D Skrenna

    Encore plus loin du centre-ville, lorsque le relief s’infléchit et se fait plus plat, un secteur d’urbanisation récent accueille des lotissements de maisons et des immeubles collectifs. Paysage de périphérie de ville, il est en devenir.

    3.03 E Agneli & Saint-Pancrace

    Ici le paysage est tout autre, le site aussi. Au nord de la ville, le long des berges de l’Orta, des groupes d’habitations se sont blottis dans un cadre encore naturel.

    Ces éléments composent un paysage champêtre aux portes de la ville. Bien que l’urbanisation soit significative, les déclivités de terrains que des voies étroites et chemins parcourent, et la présence d’écrans végétaux importants, participent à lui conserver encore un caractère nature

    3.04 Les secteurs d’activités le long de la RN

    3.04 A Autour de la gare

    L’entrée de la ville depuis la route d’Ajaccio accueille les grandes surfaces et les bâtiments industriels. La gare y tient une place centrale. Le gabarit des aménagements routiers et de stationnement, la taille des ensembles bâtis, confèrent à ce paysage un caractère fortement minéral.

    3.04 B Le secteur d’activités le long de la RN200

    Au-delà du dernier pont qui enjambe le Tavignanu au sud, le secteur d’activités en plaine s’étend sur un vaste territoire traversé par la nationale. Dans ce paysage prédomine la linéarité du ruban d’asphalte de la route qui se déroule jusqu’en ville, ponctuée de ronds-points et carrefours, la déclivité de la voie routière rendant les bâtiments commerciaux ou industriels peu visibles.

  • 4 - Les rives et rivages urbains

    Corté est une ville de confluence. La ville ancienne a été construite entre trois cours d’eau : le Tavignanu, la Restonica et l’Orta.

    Ces éléments de paysage participent au caractère original de la ville : les berges des cours d’eau sont en effet une composante majeure du territoire de la cité, qu’elles contournent ou traversent.

    La topographie singulière du site et la présence de l’eau conditionnent la structuration des rives urbaines de la ville.

    4.1 Les berges de l’Orta : Panate

     Entre ville et route, les berges constituent ici un espace de temporisation, une coupure naturelle qui protège la ville et lui sert d’écrin

    4.2 Le Tavignanu en ville

    Le fleuve limite l’extension de la ville lorsqu’il la traverse, tout en apportant sa fraîcheur et en déclinant des séquences paysagères sans cesse renouvelées. Il se joue des masses bâties qu’il laisse voir ou qu’il cache. Les jardins potagers s’étirent ou s’inclinent sur les berges, et les plantations d’aulnes forment des tonnelles ombragées au droit du cours d’eau.

    Une fine passerelle enjambe le fleuve pour rejoindre la ville. Entre deux routes, deux points, les jardins et les prairies se dessinent

    4.3 Bagna & Baliri

    A l’ouest de la citadelle, une mosaïque paysagère tapisse le flanc droit des berges du Tavignanu. Sur les parties planes, des tapis verts limités de murets de pierres, vestiges d’anciennes cultures abandonnées, s’inscrivent dans la pente. Au droit du cours d’eau, les lignes des aulnes apportent une touche sombre au tableau.

    Aujourd’hui, d’anciens paillers sont restaurés et grandis, sans grand impact dans le site. Toutefois, il serait préjudiciable qu’une densification trop importante se développe, marquant à jamais ce paysage d’ordre patrimonial.

3.09

B - I Piani di U Curtinese

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Unités paysagères

L’axe principal de la plaine du Cortenais est donné par le cours du Tavignanu qui draine plusieurs affluents. Les torrents de montagne alimentent en aval de Corte une rivière au lit parfois très large, charriant rochers et galets roulés entre ses anciennes terrasses alluviales, avec d’importants passages d’écoulements souterrains. Les berges du Tavignanu sont soulignées par une ripisylve dont les arbres au feuillage clair se dressent au-dessus de la végétation plus basse des prairies et maquis environnants. Dans cette plaine alluviale, l’humidité des cours d’eau génère de fréquents épisodes de brumes ou de brouillards qui participent à la vie des paysages de l’ensemble.

Le paysage de la plaine est de plus en plus marqué par l’empreinte urbaine de Corte. Ce vaste espace plan accueille les extensions récentes de la ville : aérodrome, zones d’activités artisanales et autres équipements. Entre la RN200 et le lit de la rivière en particulier, les parcelles agricoles se raréfient sous cette périurbanisation diffuse qui s’accentue à mesure que l’on se rapproche de la ville. Sur une partie des terrains se maintient néanmoins une activité pastorale.

3.09

C - Vallons di U Curtinese

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Unités paysagères

La végétation mésoméditerranéenne des vallons du Cortenais a été de longue date dégradée par les incendies. Les pentes du Monte Tomboni et des collines avoisinantes sont tapissées de maquis bas à ciste, de landes, de pelouses sèches, où poussent quelques arbres isolés ou regroupés en bosquets. Les creux frais des talwegs, abritant une végétation plus dense, principalement des groupements de chênes verts ou de chênes lièges, ressortent nettement dans ce décor. Au printemps, le vert tendre des prairies confère à ces paysages un visage accueillant qu’ils perdent en été, lorsque la sécheresse leur donne l’aspect d’une steppe aride.

Le vallon d’Orta accueille un bâti résidentiel diffus à proximité de Corte. Il devient beaucoup plus sauvage en remontant vers le nord jusqu’à la Bocca d’Ominanda, mais les traces de l’activité agricole passée restent partout visibles (paillers, casettes, murets de clôtures et terrasses de culture). Pratiquement inhabité, le vallon du Bistugliu est voué quant à lui à l’agriculture et surtout au pacage. C’est aussi un couloir majeur de communication par lequel passent la RN193 et la ligne de chemin de fer Ajaccio-Bastia.

3.09

D - Vallons du Feo

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Unités paysagères

En rive gauche du Tavignanu, les hauteurs des vallons du Feo, en avant-poste du Boziu, offrent des panoramas aériens sur la vallée du Tavignanu, avec en arrière-fond les massifs du Renosu et du Ritondu, encadrant la pyramide élancée du Monte d’Oru (Vallons du Feo vues depuis Erbajolo).

Cette unité peu habitée ne compte qu’un village, Erbajolo. Il s’est installé sur une crête dominant les vallonnements couverts d’une végétation dégradée par les incendies répétés, roussie chaque été par les feux du soleil.

3.09

E - Versants du Cardu

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Unités paysagères

Comme Corte, cette unité s’appuie sur la haute montagne, en l’occurrence le versant sud-est du Monte Cardu. La serra qui porte les villages sépare les pentes du Cardu du piémont collinaire couvert de maquis. Autour des noyaux habités, des terrasses encore en partie cultivées maintiennent des espaces de transition avec la végétation naturelle. La RN193 passe à flanc en ménageant de somptueux belvédères sur la plaine du Tavignanu, tel le col de de Belle Granaje.

Les villages se sont accrochés en partie haute de l’unité, sur des lignes de crêtes qui descendent de la montagne : Santo Pietro di Venaco, juste au-dessus du col ; Riventosa sur un ressaut de la serra, Poggio à l’extrémité de celui-ci, à l’aplomb de la plaine ; et Casanova, allongé sur une autre éminence, composent autant d’ensembles bâtis absolument remarquables (Ici Riventosa). La progression de l’urbanisation diffuse sur les espaces plans autour des villages, et en contrebas de ceux-ci à partir de la plaine de Corte, pourrait compromettre à terme la qualité de ces paysages.

Motifs & Enjeux

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Motifs & Enjeux