Atlas des paysages

de la Corse

5.05 - Plaines Orientales

Les communes de l'ensemble paysager

Chiatra, Linguizzetta, Canale-Di-Verde, Aleria, Ghisonaccia, Aghione, Casevecchie, Pietra-Di-Verde, Tallone, Prunelli-Di-Fiumorbo, San-Giuliano, Tox, Ventiseri, Pancheraccia, Serra-Di-Fiumorbo, Giuncaggio, Lugo-Di-Nazza, Poggio-Di-Nazza, Sant’andrea-Di-Cotone, Novale, Pietroso, Solaro

Entre le cours de l’Alesani (limite nord de l’ensemble) et l’embouchure du Travu (limite sud), se déploie la grande plaine alluviale de la Corse. L’accumulation des sédiments fluviaux et marins a repoussé la ligne de côte à distance de la grande muraille montagneuse : la piaghja, l’espace des basses terres littorales, dépasse douze kilomètres de largeur au droit d’Aleria. Ces plaines – leur diversité impose le pluriel –sont encadrées au nord et au sud par les contreforts de la Castagniccia et des montagnes du Fium’Orbu, qui s’avancent presque au contact de la mer. A l’ouest elles s’appuient sur les versants des vallées d’Alesani, de la Bravona, du Tavignanu et du Fium’Orbu (1-2).

Alors qu’au nord du Tavignanu un ensemble de collines atténue quelque peu le contraste avec la montagne, au sud s’ouvrent de véritables plaines où ce contraste au contraire s’accentue. Néanmoins les paysages naturels s’y construisent à peu près de la même façon. Les vallées descendent fortement vers la mer, jusqu’à un verrou rocheux qu’elles franchissent pour basculer sur la frange littorale. La rupture de pente est franche entre les versants et la plaine, sauf aux débouchés des fleuves ou des rivières, évasés et aplanis par l’érosion. Partout ailleurs on passe assez brutalement de dénivelés prononcés à des reliefs peu élevés et doucement vallonnés, qui s’abaissent doucement vers la côte en dessinant d’amples ondulations (3-4).

Les lits encaissés des cours d’eau, quelques buttes hautes parfois d’une centaine de mètres animent les paysages (5-Le phare d’Alistro, sur une éminence en retrait de la côte).

Le littoral baigné par la mer Tyrrhénienne déroule sur une cinquantaine de kilomètres un cordon de sable continu, seulement interrompu par les embouchures des fleuves et les graus des étangs aux eaux plus ou moins saumâtres qui font communiquer les mondes terrestre et maritime (6).

Depuis ce bord de mer le point de vue est unique sur les sommets de la grande barrière de montagnes, qui s’élèvent en toile de fond derrière les crêtes des premiers massifs. Suivant les heures de la journée, le tableau offre un spectacle qui s’anime de détails perceptibles ou s’approfondit en plans successifs. Malgré l’éloignement, ou peut-être grâce à ce recul rarement donné en Corse, les hautes montagnes du centre de l’île appartiennent entièrement au paysage de la plaine. Ce lien visuel réactive la mémoire de la communauté d’intérêt qui rattachait ces régions l’une à l’autre, lorsque les transhumances des éleveurs et de leurs troupeaux entretenaient une relation fonctionnelle entre plages et alpages (7-Au premier plan, l’écrin végétal protecteur de l’étang de Diana, devant les espaces cultivés et la toile de fond les montagnes).

En arrière des grandes lagunes (Diana, Urbinu, Palu) dont les noms évoquent l’histoire ancienne de la Corse, les plaines sont cultivées jusqu’aux premières pentes où s’accrochent les villages sentinelles. Cœur économique et politique de l’île sous les Romains, désertées aux temps des pirates et du paludisme, les basses terres sont redevenues aujourd’hui la région agricole la plus prospère. « … Et la plaine d’Aléria nous souffle sa lourde haleine… La fièvre ! La fièvre tierce ! Elle vibre dans un air ardent, elle pèse sur les eaux placides des étangs de Gradugine, d’Urbino, de Siglione, Del Sale … » Cette fièvre des marais qui terrifiait Lorenzi de Bradi lors de son voyage entre Bonifacio et Bastia, c’est bien sûr la malaria qui régnait « en sombre despote sur le littoral du levant » et a mis en échec pendant des siècles les tentatives de mise en valeur des terres très fertiles mais insalubres de la côte orientale. Au début du XXe siècle encore, l’espérance de vie ne dépassait pas vingt-cinq ans aux alentours d’Aleria ou Ghisonaccia. Il a fallu attendre les épandages massifs de DDT opérés par l’armée de l’air américaine au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, pour éradiquer les moustiques vecteurs du paludisme, et assainir les zones humides sans trop d’égard pour l’équilibre des milieux naturels.
Drainées et irriguées, ces terres sont désormais mises en valeur par une agriculture intensive qui maintient ouverts les paysages. Agrumes, maraîchage, vergers, prairies et cultures fourragères, vignes composent une mosaïque variée, dont le parcellaire géométrique est rehaussé par les haies d’arbres brise-vent et les courbes sinueuses des ripisylves. Frênes et peupliers le long des cours d’eau, bosquets de chênes verts ou de chênes lièges, roselières et aulnaies sur les sols marécageux, forêts de pins et plantations d’eucalyptus apportent leurs touches de couleurs et créent une diversité d’ambiances végétales qui tranche avec l’uniformité du maquis des versants. La vocation agricole se traduit également par la présence de retenues d’eau destinées à l’irrigation (barrage de Peri, réservoirs de Teppe Rosse et d’Alzitone), participant à la variété des paysages (8-9).

En même temps qu’à l’agriculture, les plaines orientales se sont ouvertes au tourisme balnéaire et à une urbanisation parfois incontrôlée. Cette partie du littoral n’a pas le prestige du Cap Corse ou du golfe de Porto, ni l’aura des plages de sable fin de la Corse du sud. Mais il y a de la place, l’absence de contraintes topographiques facilite les implantations, le bord de mer est d’accès facile et il attire un nombre croissant d’estivants ou de résidents sensibles au charme fellinien de l’interminable lido. Rançon de ce succès : la côte est en partie dénaturée par les villas, les villages de vacances et les campings « pieds dans l’eau » ; les aménagements portuaires ou touristiques accélèrent l’érosion des plages. Néanmoins de grands espaces naturels ont été mis à l’abri autour des étangs et sur les dunes et forêts d’arrière-plage.

Plus problématique apparaît l’urbanisation qui se développe en retrait du rivage. Bien moins dense et continue qu’au nord de la côte orientale (Marana, Casinca, Costa Verde), elle n’en contribue pas moins à une banalisation des paysages, du fait d’une architecture de qualité souvent médiocre et d’une occupation de l’espace peu contrôlée. Lotissements et zones d’activités s’étendent surtout autour des agglomérations – Aleria, Ghisonaccia, Solenzara – et, sur un mode plus linéaire et discontinu, le long de la RN198 qui traverse l’ensemble sur toute sa longueur. Cette urbanisation récente s’étire également dans l’axe des routes départementales perpendiculaires aux rivages (RD17, RD344, RD244…). Comme le souligne le Diagnostic paysager réalisé en 2003 pour la Haute-Corse, la plaine présente « une grande fragilité car elle se prête à toutes les mutations. Si la grande mutation de l’agriculture a été positive, contribuant à enrichir la palette des paysages corses par la création d’ambiances à forte personnalité, le pire est à craindre d’une urbanisation sans contraintes, à l’œuvre un peu partout (…) La plaine ne se défend pas naturellement (sauf dans les zones inondables) et son paysage est donc très vulnérable ».

Références bibliographiques

Loÿe-Pilot M. D., Lahondère J. C., Ferrandini J., Carte Géologique de la France 1/50000 – Cervione – Notice explicative de la feuille, 1994.

Caron J. M., Loÿe-Pilot M. D., Carte Géologique de la France 1/50000 – Pietra-di-Verde – Notice explicative de la feuille, 1990.

Jauzein A., Orszag-Sperber F., Pilot M.-D., Carte Géologique de la France 1/50000 – Ghisonaccia – Notice explicative de la feuille,1976.

Cuenca J. C., Gauthier A., Alesandri J., Des étangs pour Luculus. L’aquaculture en Corse, CRDP,1989.

5.05

A - Plaine de Bravona – Alesani

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Unités paysagères

Appuyée sur les contreforts de la Castagniccia et du Bozziu, la plaine de Bravona Alesani se caractérise par l’existence d’un système de collines, constitué de dépôts du Miocène remaniés par les cours d’eau. Il en résulte une topographie plus mouvementée que dans la plaine d’Aleria mitoyenne, mais aussi une occupation du sol plus morcelée et des paysages moins ouverts. La présence des micro-reliefs atténue la force des versants, en même temps qu’elle raccourcit les champs visuels.

Une activité d’élevage se perpétue au pied des versants. Dans les collines, des vignes et des vergers occupent les parties planes et les pentes les plus douces. La végétation naturelle reprend ses droits sur les collines (maquis, chênes lièges) et le long des cours d’eau (ripisylves).

Sauvage au nord d’Alistro, le littoral est ponctuellement urbanisé au sud : des villages de vacances, la marine de Bravone et celle de Riva Bella forment autant de points d’appel pour le tourisme balnéaire. Le présence de zones humides (étangs de Stagnolu, de Terrenzana) et du champ de tir de Diana contiennent cette urbanisation, en préservant de grandes fenêtres naturelles ouvertes sur la mer. Derrière les plages, les vignes animent le moutonnement des dunes fixées (la plage au niveau de l’embouchure de la Bravona).

5.05

B - Etang de Diana

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Unités paysagères

Les étangs de la côte orientale n’ont pas tous la même histoire géologique. Pour désigner ceux qui se sont formés à l’embouchure d’un cours d’eau (par exemple Terrenzana ou Stagnolu), on parle d’étangs « estuariens ». Les moins profonds des grands étangs (Biguglia, Del Sale, Palu…) sont dits « lagunaires » ; ils sont nés il y a environ 6 000 ans, lorsque la remontée de la mer due au réchauffement du climat a entraîné la création de cordons sableux, isolant de la mer des dépressions côtières que les fleuves ont remplies. Les « petites mers » de Diana (600 ha) et d’Urbinu (790 ha) ont quant à elles une origine « tectonique » : ces étangs profonds (autour de dix mètres) aux rives abruptes sont issus de l’envahissement par la mer de zones d’effondrement.

Séparés de la mer par un fin lido arboré, l’étang et ses rives où se succèdent plages et petites falaises, prés salés et formations à salicornes, prairies et maquis, sont des milieux d’une grande valeur à la fois économique, écologique et paysagère. Le plan d’eau et ses abords sont classés au titre de la loi de 1930. De son côté le Conservatoire du littoral protège la rive sud de l’étang voisin de Terrenzana, qui a échappé – contrairement au lido – à l’urbanisation de Riva Bella.

L’étang de Diana communique avec la mer par un étroit goulet. Il était plus profond avant que les activités humaines, favorisant l’érosion des sols et donc l’apport de sédiments, n’accélèrent son comblement. Cela a permis d’y accueillir dans l’Antiquité un trafic portuaire qui s’est maintenu jusqu’au Xe siècle. Au milieu du plan d’eau, l’île des Pêcheurs est formée d’une accumulation de coquilles d’huîtres laissées par les Romains : à l’époque, Portus Dianae était à la fois un port de guerre et un centre de production ostréicole. Deux mille ans plus tard, l’élevage des huîtres « nustale », des moules et des poissons connaît un nouveau dynamisme (le nord de l’étang de Diana vu depuis les hauteurs de Terrenzana).

5.05

C - Plaine d’Aleria

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Unités paysagères

« Costa Serena. C’est le nom que s’est donné la région pour figurer sur les dépliants des offices de tourisme. Manière de faire oublier que la côte orientale fut pendant des générations une plaine stérile où les bergers conduisaient leurs troupeaux durant l’hiver, une terre sans valeur que les patriarches réservaient volontiers à leurs filles, au moment de rédiger leur testament. Les héritières ont eu leur revanche : la côte orientale est aujourd’hui l’une des grandes régions agricoles de la Corse, couverte de vignes et de vergers. »

La Corse, Guides bleus, Hachette, 2009

La plaine d’Aleria, draînée par le Tavignanu et ses affluents, vallonnée à l’approche des versants, s’aplanit à proximité de la mer. Presque partout le paysage très agricole reste ouvert, ce qui favorise les vues larges et lointaines. Vergers, prairies, haies et boisements, grands espaces cultivés du domaine de Casabianda, vignes partout très présentes créent une diversité de textures et de motifs qui compense la « planitude » du relief.

En bord de mer, derrière les plages encore bien préservées, des étangs encadrent l’embouchure du Tavignanu : le grand plan d’eau de Diana est une unité paysagère en soi ; au sud du fleuve l’étang Del Sale, en voie de comblement, et ses boisements littoraux d’eucalyptus appartiennent au Conservatoire du littoral.

Hors des agglomérations, les longues lignes droites de la route nationale offrent de belles séquences paysagères sur la plaine cultivée ou les espaces naturels littoraux… même si les panneaux publicitaires dégradent parfois le premier plan.

Près d’Aleria, des buttes pouvant atteindre une cinquantaine de mètres d’altitude ponctuent le paysage. C’est sur l’une de ces éminences surplombant le Tavignanu que se situent les ruines de la cité antique – l’ancienne Alalia, capitale de la Corse grecque, étrusque, carthaginoise puis romaine –, près du fort Matra construit par les Génois. Lorsqu’on vient de la montagne par la vallée du Tavignanu, l’oppidum d’Aleria signale de loin l’arrivée sur le littoral (vus depuis le promontoire, la plaine d’Aleria et à l’intersection de la RN198 et de la route de Corte, le nouveau village de Cateraggio, carrefour urbain plutôt que véritable cité).

5.05

D - Etang d’Urbinu

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Unités paysagères

Les étangs de la plaine orientale sont des paysages très spécifiques, des « mondes intérieurs » humides et secrets, dans lesquels on oublie la montagne, même si elle reste en arrière-fond, aussi bien que l’aridité de la plaine environnante. Une dense ceinture végétale dérobe souvent le plan d’eau et l’île d’Urbinu aux regards. Derrière cet écrin vert sombre, qu’éclairent çà et là les teintes lumineuses des tamaris et des roselières, c’est un kaléidoscope de couleurs et d’ambiances qui changent au fil des heures et des saisons.

Comme celles de Diana, les berges d’Urbinu, bien préservées, déjouent toute monotonie. L’alternance de petites falaises blanches et de plages entrecoupées de roselières, d’espaces agricoles (prés salés et cultures sur la rive ouest) et de forêts (eucalyptus au nord et pins au sud), avec le lido lumineux et ses dunes entre deux eaux où poussent des genévriers, composent une scénographie sans cesse renouvelée.

Leur incroyable richesse biologique place les étangs méditerranéens juste derrière les écosystèmes tropicaux en termes de biodiversité. Elle permet de comprendre pourquoi le domaine des eaux dormantes, jadis hostile et inhabité, refuge des génies miasmatiques, couleuvres ondulantes et autres animaux imaginaires d’un bestiaire légendaire, n’a pourtant jamais cessé d’être fréquenté par l’homme. Si beaucoup d’activités palustres traditionnelles ont disparu (collecte des fascines et fagots, coupe des joncs et cannes, récolte du sel, piégeage des oiseaux d’eau…), Urbinu abrite toujours des pêcheries dont l’origine se perd dans la nuit des temps (la qualité des eaux a permis le développement de la conchyliculture).

Au sud d’Urbinu, la plage longe une pinède sur plusieurs kilomètres : c’est la forêt de Pinia, le dernier grand boisement naturel du littoral corse (500 ha), vestige d’un massif forestier jadis vingt fois plus étendu, grignoté au fil du temps par les feux, les coupes de bois et les défrichements agricoles. Bien qu’elle n’ait plus brûlé depuis longtemps, la végétation porte encore les stigmates des incendies. En lisière de la lagune, des chênes verts se mêlent aux pins maritimes. Les trois quarts de la forêt font aujourd’hui partie du patrimoine du Conservatoire du littoral tout comme les rives du grand étang.

5.05

E - Plaines du Fium’Orbu et de Tagnone

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Unités paysagères

En forme d’arc de cercle s’appuyant sur la côte de part et d’autre de l’étang d’Urbinu, l’unité est délimitée par deux cours d’eau, le Tagnone (affluent du Tavignanu) au nord et le Fium’Orbu au sud. La plaine se subdivise ici en trois sous-ensembles de physionomie différente (la plaine du Fium’Orbu vue depuis la route nationale).

A l’ouest, l’espace entre la RN198 et les versants est occupé par un grand plateau qui vient basculer à l’est sur le bassin d’effondrement d’Urbinu. Cette étendue rythmée par de douces ondulations du relief est en grande partie cultivée. Le moutonnement vert sombre des bosquets, le velouté jaune et vert des prairies de fauche, le treillage des vignobles animent un paysage très structuré par le parcellaire agricole. Au pied des versants, leur proximité accentue l’horizontalité des premiers plans.

Au pied des versants, leur proximité accentue l’horizontalité des premiers plans. La retenue d’eau d’Alzitone, cernée d’eucalyptus, crée un « événement » dans cet espace plan. C’est également sur le plateau qu’est situé l’aérodrome de Ghisonaccia, au sud duquel le paysage rural laisse place à une urbanisation diffuse dans l’axe des routes.

La zone urbaine de Ghisonaccia, en limite sud de l’unité, s’est développée au carrefour de RN198 et de la RD344 qui permet de rejoindre dans la montagne le village « mère » de Ghisoni, via les gorges du Fium’Orbu. L’ancien lieu de rassemblement des bergers du Renosu est devenu une station balnéaire animée mais sans grand charme (Abazzia (premier plan) et Ghisonaccia).

A l’est, la frange littorale est une mosaïque de surfaces cultivées et d’espaces naturels. Les zones humides (embouchure du Fium’Orbu, marais d’Erba Rossa…) limitent les accès au bord de mer, ce qui n’empêche pas le mitage progressif du bord de mer par les centres de vacances et les résidences.

5.05

F - Plaine de l’Abatescu – Travu

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Unités paysagères

« La route file droit jusqu’à Solenzara avec un panorama merveilleux de montagnes enneigées à l’ouest ; mais dans ce petit village proche de l’embouchure de la Solenzara, elle commence à tourner et à sinuer, comme si elle était une section de la côte ouest, perdue au milieu de paysages étrangers. Là s’arrête la plaine. »

Les Côtes de Corse, The National Geographic Magazine, 1923

Passé le Fium’Orbu, quand on regarde vers le sud, les lignes de perspectives du littoral et de la montagne se rejoignent. Les aiguilles de Bavella se découpent dans l’échancrure de la Solenzara. Les versants se rapprochent du rivage, le paysage se resserre, annonçant la fin de la plaine alluviale et le retour prochain de la côte rocheuse, de la « montagne dans la mer ». Le paysage change également de texture : on quitte les grandes cultures pour entrer dans la plaine de Travu, une région d’élevage, de prairies et de zones humides (marais de Canna, étangs de Palu, de Gradugine). Au sud, la forêt d’eucalyptus de Solenzara marque la limite de l’unité.

Autour de l’agglomération de Solenzara et de l’emprise de sa base aérienne, les paysages sont très artificialisés. Le domaine protégé de l’étang de Palu permet de conserver un contrepoint naturel à cet espace urbanisé.

Malgré la « planitude » du relief, depuis les versants on découvre un paysage très varié et très animé par le parcellaire, les alignements arborés, les ripisylves sinueuses, les zones humides littorales et le liseré du cordon sableux, fil tendu entre terre et mer.

5.05

G - Versants de Verde et d’Alesani

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Unités paysagères

Les versants couverts de maquis, abritent des boisements de chênes ou de châtaigniers sur les pentes les moins arides et au creux des vallons. C’est sur ces contreforts dominant la plaine que se sont postés les villages traditionnels, dont les maisons se serrent sur les croupes ou les épaulements du relief. Bien que la mer reste tout proche, l’ambiance est déjà montagnarde (Pietra di Verde).

Avant de déboucher sur la plaine orientale, la vallée d’Alesani se resserre fortement. Ce relief encaissé a permis l’implantation, en aval de Pietra di Verde, d’un barrage dont les eaux servent à irriguer les cultures de la Piaghja.

5.05

H - Vallons d’Antisanti

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Unités paysagères

L’omniprésent maquis arboré laisse place à quelques plantations dans le bassin versant du Rio Magnu, qui s’ouvre sur la plaine entre la vallée du Tavignanu et celle du Fium’Orbu. Sur les lignes de crêtes au-dessus des vallons, les villages d’Antisanti et de Casavecchie regardent la mer à distance (Antisanti).

Motifs & Enjeux

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