L’ensemble s’intercale entre la Castagniccia et la dépression du sillon central. Il est borné au nord par les crêtes occidentales du massif du San Pedrone, tandis que sa limite orientale, qui part du col Sant’Antone (996 m) pour rejoindre le Zincavu, le sépare du bassin de la Casaluna (Castagniccia intérieure) et de la haute vallée de la Bravone. Au sud, les pentes du Boziu dominent la grande plaine du Tavignanu aux portes de Corte.
C’est aux heures où le soleil commence à décliner que l’on perçoit le mieux l’ensemble du Boziu, depuis le balcon de la RN193 reliant Corte à Venaco, de l’autre côté du Tavignanu (1).
Aux marges de la Castagniccia et de la Corse alpine, la micro région marque la transition avec la Corse granitique, dont le Cortenais fait partie. Elle prend la forme d’une série de vallons étroits et pentus qui naissent des reliefs auquel l’ensemble est adossé. Vue de loin – depuis les flancs du Monte Cardu ou les environs de Corte – cette géographie n’est guère lisible. Le Boziu apparaît comme un espace replié sur lui-même, à l’écart, d’autant plus austère qu’il semble peu habité : la plupart des hameaux restent cachés, et il faut monter à leur hauteur, par les départementales qui pénètrent au coeur de ce petit massif, pour découvrir qu’il abrite de nombreux villages anciens (Soveria, Castellare-di-Mercurio, Alando, Bustanico…) bien préservés mais en grande partie dévitalisés par la désertification rurale (2-Le village de Bustanico, implanté sur une petite crête secondaire qui lui donne une vue discrète sur la vallée; 3-Alzi, Mazzola et Sant’Andrea dans le cirque du Haut Boziu).
De même, les pentes les plus exposées apparaissent très dénudées, les incendies répétés ayant détruit la végétation arborée et accéléré l’érosion des sols ; il faut basculer dans le cirque du Haut Boziu ou s’enfoncer dans les plis des vallons du Mercuriu pour voir que s’y maintient une couverture végétale d’une densité insoupçonnée.
Il existe néamoins un contraste marqué entre les deux unités constitutives de l’ensemble. Bien que protégés par les sommets du Monte Tomboni (1062 m) et du Monte Muratu (1033 m), les vallons du Mercurio présentent un visage plus aride (4a).
Les pâturages rocailleux prédominent sur les versants dont le dénuement donne parfois un sentiment de désolation. Les villages, relativement peu nomreux, sont installés sur les éperons, en particulier sur les pentes surplombant la vallée du Tavignanu. Le cirque du Haut Boziu, plus « montagnard », et donc plus arrosé, se révèle quant à lui à la fois plus boisé et plus habité. De manière générale le paysage y a moins souffert des incendies. Les villages perchés à mi-pente sur les versants du cirque sont dans un rapport de covisibilité, ce qui renforce le sentiment d’unité paysagère (4b).