Par sa nature minérale, son relief escarpé, l’absence d’espaces facilement cultivables, la faible présence humaine (Villanova est le seul village ancien dans le périmètre), le massif de La Punta – Sanguinaires appartient au domaine de la montagne. Il se distingue en cela de l’ensemble Plaine et piémonts d’Ajaccio, auquel le rattache la géographie. Il est en même temps indéfectiblement lié à la mer, comme un poste avancé de la Corse montagneuse qui garderait l’entrée nord du golfe d’Ajaccio. Ce promontoire majestueux dresse d’ailleurs un rempart très efficace contre les vents d’ouest dominants et les houles de tempête, protégeant la cité portuaire, sa rade et le golfe tout entier (1-2).
Le terme « massif » traduit bien la force du substrat granodioritique ; c’est-à-dire la masse compacte et résistante des granites qui arment une chaîne de sommets d’altitude respectable, tels la Punta Pozzo di Borgo (779 m) et la Punta di Lisa (790 m), jusqu’à Capo di Feno (3).
Sur la face sud, les crêtes de Cacalo dominées par la Punta di Racciole (449 m) et le Monte Salario (434 m) plongent abruptement dans la mer. Les versants proches du rivage sont couverts d’une végétation basse brossée et sculptée par les vents chargés d’embruns. Coloré au printemps par le jaune des genêts et le blanc lumineux des cistes, ce tapis vert prend l’été venu les teintes rousses du maquis grillé par le soleil (4).
C’est au pied des crêtes de Cacalo que passe la route littorale menant d’Ajaccio à la Parata, l’ultime pointe de diorite tendue vers l’archipel des Sanguinaires (5).
La départementale longe une succession de petites plages. Exposé plein sud, ce front de mer jouit d’un micro climat très agréable même en hiver. Les premiers touristes ne s’y sont pas trompés, construisant à la fin du XIXe siècle les premières villégiatures de cette « côte d’azur » à échelle réduite. Depuis cette époque l’urbanisation résidentielle s’est poursuivie malgré le manque d’espace sur la frange littorale entre mer et falaises. Au cœur du massif, entre la Punta di Lisa et la Punta di Racciole, le vallon resserré de Sant’Antone descend depuis le col du même nom, en communication directe avec la ville d’Ajaccio, jusqu’à la petite plaine agricole de Sevani (6). Le maquis à ciste et bruyère omniprésent sur les versants granitiques, laisse place sur les pentes douces à des pâturages ponctués de bosquets. La plaine s’ouvre à l’ouest sur l’anse de Minaccia et les criques de Capo di Feno.