Atlas des paysages

de la Corse

5.03 - Casinca Porri

Les communes de l'ensemble paysager

Vescovato, Venzolasca, Castellare-Di-Casinca, Sorbo-Ocagnano, Loreto-Di-Casinca, Penta-Di-Casinca, Olmo, Silvareccio, Prunelli-Di-Casacconi, Monte, Lucciana, Vignale

Un dialogue fécond entre plaine littorale et versant montagneux. Des espaces et des paysages très différents et néanmoins en relation visuelle constante, et donc indissociables (1-2).

La Casinca, c’est bien deux unités paysagères participant d’un même ensemble aux frontières clairement identifiées. Sa limite nord correspond au cours du Golo, le fleuve le plus important de l’île, qui rejoint la mer après avoir franchi la barrière des derniers reliefs montagneux par une brèche étroite et profonde. La ripisylve bien marquée (peupliers, saules, cannes de Provence…) trace la ligne de séparation avec la Marana : de part et d’autre, la même plaine ouverte se poursuit, mais l’occupation des sols diffère ici, car entièrement dédiée à l’agriculture. Au sud, la Casinca est délimitée par un autre fleuve, le Fium’Altu, depuis son bassin versant jusqu’à son embouchure. La mer et le cordon de sable littoral dessinent à l’est une côte très rectiligne. Enfin, à l’ouest, les crêtes montagneuses culminant au Monte Sant’Angelo (1218 m) font charnière avec la Castagniccia.
Dans ce secteur de la côte orientale, la plaine se fait à la fois large (7,5 km) et très plate. Le paysage a été totalement transformé, au début du XIXe siècle, grâce à la création d’un vaste réseau de canaux aménagés pour assécher les sols et les ouvrir à l’exploitation agricole. L’agriculture intensive a remodelé l’espace, créant une mosaïque de vergers, de vignes, de cultures maraîchères et de prairies, protégés des vents par de grandes haies de cyprès, chênes lièges et filaos (3). Ces voies d’eau sont aujourd’hui peu visibles. Pourtant, périodiquement, lors de fortes pluies d’automne ou de printemps, la plaine inondée retrouve pour quelques jours le visage de ce qu’elle fut par le passé : un marécage, rappelant la nature foncièrement « aquaphile » des basses terres littorales.

Le bord de mer est voué quant à lui à la monoculture balnéaire. De l’embouchure du Golo à celle du Fium’Altu, la bande littorale est ponctuée de « villages de vacances » et de campings construits à la lisière de la longue plage de sable, sinon sur la plage elle-même. Entre ces implantations touristiques, relativement circonscrites et plutôt bien intégrées dans la végétation arborée, le littoral demeure sauvage. Pour combien de temps ? Le Conservatoire du littoral ne protège à ce jour qu’un seul site, les dunes de Mucchiatana. Au débouché des fleuves, où leurs eaux font une pause avant de se jeter dans la mer, subsistent également de belles ripisylves et des roselières offrant des ambiances ombragées et paisibles qui contrastent avec l’aride luminosité des plages. La dénaturation de la rive sud de l’estuaire du Fium’Altu par les constructions balnéaires souligne la vulnérabilité de ce rivage, où la préservation de « fenêtres vertes » représente un enjeu majeur.

Dans la Casinca comme l’unité mitoyenne de la Marana, les crêtes des massifs les plus proches du littoral masquent les sommets de la grande chaîne dorsale de la Corse. On retrouve aussi la même ligne franche de séparation entre la plaine et les premiers reliefs. C’est dans ce pli étroit en pied de versant que passent la RN198 (4) et l’ancienne ligne de chemin de fer entre Bastia et Porto-Vecchio, aujourd’hui abandonnée. L’urbanisation diffuse et les zones d’activités qui banalisent le couloir de communication tendent à s’étaler à la fois vers le piémont et la plaine cultivée.

En amont, la végétation arborée des versants ne cède la place au maquis que dans les secteurs incendiés et sur les anciennes terrasses cultivées autour des villages historiques (5).

Ces derniers se sont installés sur les pentes dominant la mer, entre 200 et 600 mètres d’altitude, à bonne distance de la plaine autrefois insalubre. Proches les uns des autres, groupés en vis-à-vis sur les éperons et les croupes des reliefs secondaires, ces noyaux de bâti ancien présentent une densité et une homogénéité exceptionnelles (6).

Contrairement aux hameaux de la plaine et surtout du piémont, ils ont été préservés d’un développement trop rapide.
Contrairement aux hameaux de la plaine et surtout du piémont, ils ont été préservés d’un développement trop rapide. Ces villages conservent un cachet remarquable sans qu’y soit perceptible le sentiment d’abandon fréquent dans les localités de l’intérieur de l’île : il connaissent un regain de vie dû à la proximité de l’agglomération bastiaise, tout en se tenant assez éloignés de la ville pour rester les refuges d’un certain art de vivre traditionnel.
Le choc est grand lorsque l’on quitte ces villages, un peu hors du temps, pour retrouver l’animation du piémont. Des versants à la plaine agricole en passant par le couloir de communication, ce sont ainsi trois rythmes de vie, trois espace-temps qui coexistent sur un territoire réduit.

L’ensemble Casinca comprend deux ZNIEFF :

Cordon littoral, zones humides et canaux du nord de San Pellegrino (ZNIEFF n°00000231)

Le site de San Pellegrino s’étend sur un linéaire côtier d’environ trois kilomètres sur les communes de Castellare di Casinca et de Penta di Casinca. Il s’agit d’une vaste étendue sableuse d’environ 144 hectares, comprenant quelques petites zones humides à son extrémité sud. Le site est limité à l’ouest par un canal parallèle à la mer, qui fait partie du réseau aménagé au XIXe siècle.

Juniperaie littorale de Venzolasca (ZNIEFF n°: 00170000)

Ce site de bord de mer, au sud de l’embouchure du Golo, sur la plaine deltaïque du fleuve, couvre 98 hectares dont 75 appartiennent au Conservatoire du littoral. Il abrite notamment le peuplement de genévriers à gros fruits de Mucchiatana (Juniperus oxycedrus subsp. macrocarpa), espèce protégée et habitat « prioritaire » de la Directive européenne Habitats.

Références bibliographiques

Lahondère, J.C. et al., 1994. Carte géologique de la France 1/50000 – Vescovato. Notice explicative de la feuille.

Bloc diagramme 3D

Sources - IGN / Ortho HR Janvier 2021 / RGE Alti 2020

5.03

A - Plaine de la Casinca

Remonter VERS

Unités paysagères

L’ensemble Casinca comprend deux ZNIEFF :

Cordon littoral, zones humides et canaux du nord de San Pellegrino (ZNIEFF n°00000231)

Le site de San Pellegrino s’étend sur un linéaire côtier d’environ trois kilomètres sur les communes de Castellare di Casinca et de Penta di Casinca. Il s’agit d’une vaste étendue sableuse d’environ 144 hectares, comprenant quelques petites zones humides à son extrémité sud. Le site est limité à l’ouest par un canal parallèle à la mer, qui fait partie du réseau aménagé au XIXe siècle.

Juniperaie littorale de Venzolasca (ZNIEFF n°: 00170000)

Ce site de bord de mer, au sud de l’embouchure du Golo, sur la plaine deltaïque du fleuve, couvre 98 hectares dont 75 appartiennent au Conservatoire du littoral. Il abrite notamment le peuplement de genévriers à gros fruits de Mucchiatana (Juniperus oxycedrus subsp. macrocarpa), espèce protégée et habitat « prioritaire » de la Directive européenne Habitats.

Le réseau hydraulique qui trame la plaine est composé d’usines de pompages et de canaux de drainage parallèles à la côte, reliés à la mer par d’autres canaux perpendiculaires. Certaines de ces voies d’eau artificielles servaient hier au transport des récoltes, comme en témoigne la présence de nombreux chemins de halage.

Sur le cordon dunaire en bord de mer, le Conservatoire du littoral protège le site de Mucchiatana, au sud de l’embouchure du Golo, entre deux implantations touristiques. Les dunes d’arrière-plage hébergent un remarquable peuplement de genévriers à gros fruits, exceptionnel par son étendue et la grande taille de ses arbres.

5.03

B - Versants de la Casinca

Remonter VERS

Unités paysagères

Les villages de Penta di Casinca, Loreto, Vescovato, Venzolasca, Castellare dominent la plaine. Depuis ces localités perchées, par temps clair, la vue porte au-delà de l’étang de Biguglia jusqu’à Bastia et les îles de l’archipel toscan.

Les versants s’habillent d’une végétation dense qui varie selon les expositions. Chênaies, subéraies et châtaigneraies composent une riche palette de verts aux tons nuancés. Contrairement aux essences du maquis, les arbres à feuillage caduc (frênes, charmes houblons, noisetiers, châtaigniers…) et les vergers entourant les villages ou nichés aux creux des vallons, marquent le passage des saisons.

L’organisation des villages et l’architecture sont typiques de la Corse schisteuse. Les toitures sont en lauzes, et le bâti constitué de pierres de schiste laissées apparentes ou couvertes de chaux et badigeons.

Motifs & Enjeux

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