Cet ensemble de la côte orientale englobe le littoral bordant le massif de Bavella, de l’embouchure de la Solenzara au nord jusqu’à l’anse de Fautea au sud, ainsi qu’une série de petites vallées parallèles creusées par les rivières qui descendent vers la mer depuis les contreforts du massif montagneux. Il représente un espace de transition paysager : la vaste plaine orientale s’est refermée à hauteur de la rive gauche de la Solenzara, les montagnes se rapprochant du rivage pour armer une côte rocheuse qui ne s’ouvrira de nouveau qu’au sud de Fautea, où commencent les plaines de Porto-Vecchio. Ce bord de mer escarpé, resté en grande partie sauvage, est animé par une succession de petites baies sableuses formées au droit de l’embouchure de ces cours d’eau – du nord au sud, rivières de Solenzara, Canella, Favone, Tarcu, Conca…
L’occupation humaine est faible de façon générale. Le relief laisse peu de place à l’urbanisation : celle-ci se polarise sur la frange littorale, parcourue sur toute sa longueur par la RN198 qui ne s’éloigne jamais de la ligne de côte. Les petites anses et leurs alentours sont ainsi investis par un habitat résidentiel plus ou moins diffus et peu organisé. Ces marines, dont certaines abritaient autrefois des hameaux de pêcheurs, sont devenues de petits centres balnéaires où se concentrent les activités saisonnières avec cabanons, restaurants (offrant généralement les produits de la mer) sur les plages, résidences et villas en retrait ou sur les collines et les pointes dominant la mer. Outre leur grande valeur paysagère, les anses sableuses recèlent pourtant des écosystèmes fragiles d’intérêt patrimonial (dunes, zones humides…), de plus en plus menacés par les constructions et les aménagements. L’artificialisation tend à s’étendre à partir des « noyaux » urbanisés, de part et d’autre de la route, même si elle se limite encore à ce jour aux fonds de baies, à la mince plateforme littorale et aux plus accessibles des collines regardant la mer (1-Le bord de mer autour de l’anse de Favone).
Le réseau routier est peu fourni, néanmoins quelques routes remontent les vallées, permettant une découverte des paysages intérieurs. L’ensemble ne compte qu’un village ancien, Sari-Solenzara, posé en balcon en retrait de la côte, au-dessus de la basse vallée de la Solenzara. La RD68 qui le relie au bord de mer est devenue un axe de pénétration pour une urbanisation diffuse peu en harmonie avec son environnement. Partout ailleurs, un maquis plus ou moins dégradé occupe la quasi-totalité des versants. Avec les affleurements rocheux, quelques boisements de chênes verts ou de pins (2), et dans le fond des vallons, les cordons d’aulnes et de saules bordant parfois les cours d’eau, contribuent heureusement à animer l’étendue végétale.
En toile de fond, la présence de la haute muraille du massif de Bavella renforce l’ambiance très naturelle qui émane de ces paysages (3-La rivière de Tarcu et la vallée vers l’amont, vues depuis le pont sur RD168).
Peu accessibles, les versants de l’arrière-pays sont couverts d’un maquis dense et de forêts de pins d’aspect impénétrable (4).